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Crise climatique : le niveau de CO2 dans l'air au plus haut depuis 14 millions d'années, selon une étude

Une publication de la revue "Science" retrace les niveaux de CO2 depuis 66 millions d'années avant notre ère jusqu'au réchauffement climatique d'aujourd'hui avec une précision inédite.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une vue de la ville de Téhéran (Iran), embrumée par de la pollution de l'air, le 6 décembre 2023. (AFP)

Les niveaux actuels de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère n'ont pas été atteints depuis 14 millions d'années sur Terre, révèle jeudi 7 décembre une vaste étude qui évoque les climats inhospitaliers vers lesquels l'humanité se dirige. Cette publication dans la revue Science retrace les niveaux de CO2 depuis 66 millions d'années avant notre ère jusqu'au réchauffement climatique d'aujourd'hui avec une précision inédite.

Ce niveau de CO2 remonte à bien plus longtemps que ce qu'estimaient jusqu'alors les scientifiques, entre 3 et 5 millions d'années. Il y a 14 à 16 millions d'années, il n'y avait par exemple au Groenland pas de calotte glaciaire. Or, "notre civilisation est habituée au niveau des mers qu'on connaît actuellement, aux tropiques chauds, aux pôles froids et aux régions tempérées qui bénéficient de nombreuses précipitations", a expliqué à l'AFP l'autrice principale Baerbel Hoenisch, chercheuse pour l'université Columbia à New York.

"Cela nous montre bien à quel point ce que l'on est en train de faire est vraiment, vraiment inhabituel dans l'histoire de la Terre", a ajouté la chercheuse. Avant l'ère industrielle, la concentration en CO2 de l'atmosphère était d'environ 280 ppm. Celle-ci a augmenté de moitié avec les activités humaines, provoquant une hausse des températures d'environ 1,4°C. Et si nos émissions se poursuivaient, la concentration pourrait monter à 600 ou 800 ppm, des taux atteints durant l'Eocène (-30 à -40 millions d'années), avant que l'Antarctique ne soit couverte de glace et quand la faune et la flore planétaires étaient bien différentes, avec par exemple d'immenses insectes.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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