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COP26 : une coalition d'une dizaine d'Etats se crée pour sortir du pétrole et du gaz mais sans contrainte ni calendrier

À la veille de la fin officielle de la COP26, une dizaine de pays se sont engagés jeudi à se prononcer sur la fin de l'exploitation et de l'extraction du pétrole et du gaz.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
A Frederikshavn (Danemark), des travaux sont en cours le 15 septembre 2020 sur deux plateformes pétrolières pour les mettre au rebut et les recycler. (HENNING BAGGER / RITZAU SCANPIX)

Une dizaine de gouvernements et d'Etats dont la France ont créé une coalition jeudi 11 novembre pour s'engager à se prononcer sur la fin de l'exploitation et de l'extraction du pétrole et du gaz, à la veille de la fin officielle de la COP26 à Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni). Cela ne va sans doute pas permettre de contenir le réchauffement climatique autour de 1,5°C mais c’est considéré comme une avancée pour la sortie des énergies fossiles.

Cette coalition ne compte cependant pas les poids lourds du pétrole et du gaz que sont les Etats-Unis, la Russie ou l’Arabie saoudite. La portée concrète de cette alliance est donc limitée. En revanche, le message est, lui, inédit dans un sommet climatique.

"En 30 ans de négociations sur le réchauffement climatique, il n'avait jamais été possible de discuter de l'extraction des énergies fossiles"

Maxime Combes, économiste du climat

à franceinfo

Selon lui, l'annonce de cette alliance "est une très bonne nouvelle". En effet, il estime qu'elle "va peut-être permettre de créer une brèche, permettant ainsi de discuter de la façon dont on réduit massivement l'exploitation de gaz, de pétrole et de charbon". Cela s'inscrit, selon lui, dans la lignée des recommandations des scénarios de transition énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique établis ces derniers mois.

Les signataires, parmi lesquels le Danemark - premier producteur d'hydrocarbures en Europe - et la Californie, s'engagent sans contraintes ni calendrier à arrêter l’extraction ou au moins à dimensionner la production sur leur sol. Le but est d'espérer tenir les objectifs de l’accord de Paris. Pour plusieurs d’entre eux, cet objectif a déjà été fixé.

Pas d'engagement sur les projets à l'étranger

Surtout, la portée de cet engagement sur les projets hors des frontières nationales est à relativiser. "La France ne va pas dire à Total ou Engie de tout arrêter", déplore Lorette Philippot, de l'organisation Les Amis de la Terre. "Les entreprises françaises à l'étranger peuvent bien sûr continuer à développer leurs activités pétrolières et gazières en parallèle, indique-t-elle. La France elle-même peut continuer à soutenir l'expansion pétrolière et gazière à l'étranger, notamment via ses financements à l'export. C'est quelque chose qui montre encore l'incohérence de la position d'Emmanuel Macron."

Le gouvernement a en effet choisi de prolonger les soutiens financiers à l’export jusqu’en 2025 pour le pétrole et 2035 pour le gaz. Dans l'Hexagone, l’exploitation des énergies fossiles est interdite depuis cinq ans pour certaines exploitations, dont une en Lorraine attend une autorisation d’extraction. Cela fera figure de test grandeur nature pour le gouvernement sur sa volonté de réellement avancer concernant les énergies fossiles.

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