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COP28 : au Danemark, l'abandon progressif des énergies fossiles est déjà une réalité

La COP28 rentre dans sa dernière phase à Dubaï. La sortie des énergies fossiles est un des points majeurs d'achoppement dans les négociations. Pourtant une série de villes dans le monde montrent que c'est possible.
Article rédigé par franceinfo - Luc André
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Réseau de chauffage urbain. Photo d'illustration (©SMAIL AZRI/WOSTOK PRESS / MAXPPP)

Sønderborg, dans le sud du Danemark, a accueilli l'été dernier une grande conférence internationale sur la transition énergétique. En quinze ans, la cité de 75 000 habitants a réduit de 57% ses émissions de CO2, et vise la neutralité carbone en 2029. À l'évidence, la municipalité a misé sur les énergies vertes, renoncé au fossile là où c'était possible.

Pourtant, ce n'était pas la décision la plus importante : la pierre angulaire de la stratégie de Sønderborg est la sobriété, confie Brian Seeberg. Il dirige Project Zero, l'agence qui coordonne les efforts des acteurs locaux vers la neutralité carbone. "Il faut d'abord réduire sa consommation d'énergie, explique Brian Seeberg. Ensuite, réutiliser celle déjà produite comme les surplus de chaleur chez nous pour alimenter le chauffage urbain, et ensuite verdir le reste."

Exemple : la ville a diminué la température de 75 à 57 degrés dans les conduites du chauffage urbain. Résultat : 30 % d'énergie économisée sans réduire le confort, explique Lars Blaedel Riemann, un cadre d'un des plus grands bailleurs de la ville.

"Les nouveaux bâtiments sont mieux isolés et ont le chauffage au sol. On n'a pas besoin de températures si hautes pour les chauffer. Pour la douche, 37-40 degrés suffisent amplement."

Lars Blaedel Riemann

à franceinfo

Certains ajustements ont été nécessaires dans le parc ancien. Parfois, les mesures ont été assez prosaiques : il a, par exemple, fallu rappeler aux locataires de ne pas mettre des meubles devant les radiateurs. 

La chaleur aussi se recycle

Deuxième vecteur de la stratégie : recycler des énergies déjà produites. Brian Seeberg donne l'exemple d'un supermarché qui récupère la chaleur dégagée par ses frigos et sa climatisation : "Ils ont réduit leur facture énergétique de 78% et vendent le surplus au réseau local de chauffage urbain. Les surplus de chaleur dégagée au sein de l'UE peuvent couvrir la demande totale de chauffage au sein de l'UE ! C'est l'une des sources majeures d'énergie non exploitée."

Le réseau de chauffage urbain dessert trois ménages sur quatre à Sønderborg. C'est davantage que la moyenne danoise, déjà très élevée. Tout est bon pour produire cette eau chaude : la chaleur de sites industriels, de centres informatiques ou des eaux de la station d'épuration... À terme, Sønderborg compte couvrir 40% de ses besoins de chauffage avec le recyclage d'énergie.

La ville de Sonderborg, au Danemark, vers la neutralité carbone : reportage de Luc André

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