Sécheresse : "Cette année, plus que jamais, les oiseaux sont affectés par le réchauffement climatique", explique Allain Bougrain-Dubourg
Plus de 500 oiseaux retrouvés morts dans l'Hérault, des oiseaux marins décimés par la grippe aviaire en Bretagne... Le président de la ligue pour la protection des oiseaux a écrit son inquiétude au ministre de l'Agriculture.
Nouvelle conséquence de la sécheresse : à l'étang de Capestang, dans l'Hérault, plus de 500 oiseaux ont été retrouvé morts. Ce sont principalement des canards, victimes de botulisme. La maladie s'attrape par une bactérie qui se développe dans les eaux stagnantes. "Une des conséquences du dérèglement climatique", explique Allain Bougrain-Dubourg, président de la ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
franceinfo : Ce phénomène a-t-il été repéré ailleurs que dans l'Hérault ?
Allain Bougrain-Dubourg : Oui, malheureusement, ce n'est pas un scoop. C'est assez fréquent en cette période de l'année, après les grosses chaleurs. Il y a eu un déficit en eau considérable, et la toxine botulique se développe notamment en raison d'une faible oxygénation. Les conséquences ont été bien décrites : les oiseaux sont paralysés, certains ont la tête qui tombe dans l'eau et ils se noient de cette manière. C'est une période douloureuse pour la faune qui n'a vraiment pas besoin de ça. C'est aussi la conséquence du dérèglement climatique qui favorise ce genre de pathologies.
Est-ce une maladie qui se propage rapidement ?
Je vais être franc : le botulisme actuellement ne m'inquiète pas outre mesure. En revanche, je suis paniqué par la grippe aviaire qui touche notamment les oiseaux marins. Près de la moitié de la population des fous de Bassan, dans la réserve des Sept-Îles (Côtes-d'Armor), sont affectés. Nous avons aussi retrouvé des goélands contaminés à l'île d'Oléron ou des vautours dans les Cévennes. J'ai adressé hier soir un avis au ministre de l'Agriculture qui est en charge de cette question. Je n'ai pas de réponse à l'heure où je vous parle. Je le regrette.
"Nous allons nous retrouver devant des cadavres qui vont être de plus en plus nombreux."
Allain Bougrain-Dubourg, président de la ligue de protection des oiseauxà franceinfo
Il faut savoir comment faire. Nous ne pouvons pas récupérer les oiseaux pour les amener dans des centres de soins, parce qu'ils contamineraient tous ceux qui sont actuellement gardés dans nos centres. C'est extrêmement complexe mais c'est insupportable de laisser les oiseaux mourir comme ça.
Vous constatez cet été d'autres conséquences directes de la sécheresse et de la canicule sur les oiseaux ?
Oui, on l'a vu dès le mois de juin. Les martinets noirs, qui vont nidifier sous les tuiles, ne supportent plus des chaleurs qui peuvent atteindre plus de 40 degrés. Les jeunes sont obligés de se jeter dans le vide alors qu'ils n'ont pas encore leur plumage... Nous avons récupéré des centaines et des centaines d'oiseaux. Cette année, plus que jamais, les oiseaux sont affectés par le réchauffement climatique.
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