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Sécheresse : des centaines d'oiseaux morts dans un étang d'Occitanie, victimes du botulisme

La chasse au gibier d'eau a été suspendue dans l'Hérault pour ne pas propager la maladie qui a décimé au moins 500 oiseaux ces dernières semaines.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Hérault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des centaines d'oiseaux retrouvés morts sur l'étang de Capestang depuis fin juillet 2022 (Hérault). (GOOGLE MAPS)

"C'est du jamais vu", se désole samedi 27 août sur France Bleu Hérault un propriétaire de parcelles sur l'étang de Capestang, entre Narbonne (Aude) et Béziers (Hérault). Depuis la fin du mois de juillet, des centaines d'oiseaux sont victimes du botulisme, une bactérie qui se développe dans les eaux chaudes peu profondes, comme en cette période de sécheresse.

"On a décompté au moins 500 décès d'oiseaux, dont des espèces protégées, et il y en a forcément plus parce que certaines zones de l'étang ne sont pas accessibles", précise à France Bleu Hérault Baptiste Billot, le président du groupement de gestion cynégétique (GIC) de l'étang de Capestang, qui gère notamment la chasse et la protection de la faune des lieux.

Une toxine paralysante

La bactérie Clostridium botulinum est naturellement présente dans les zones humides, comme le site Natura 2000 de l'étang de Capestang. Elle prolifère dans les eaux peu profondes, stagnantes et qui se réchauffent, comme en cette période de sécheresse. La bactérie entraîne une toxine que les oiseaux accumulent au fur et à mesure de leur contact avec l'étang. La toxine vient ensuite se fixer sur les centres nerveux des animaux jusqu'à les paralyser.

Pour ne pas propager davantage la maladie, la fédération de chasse de l'Hérault a renoncé à l'ouverture de la chasse au gibier d'eau, prévue le 21 août dernier. Elle est suspendue jusqu'au 11 septembre mais pour que la situation s'améliore d'ici là, il faudrait une arrivée d'eau fraîche dans l'étang. Comme il n'a pas plu depuis des semaines dans la région, le GIC de l'étang de Capestang espère avoir l'autorisation de détourner une partie de la rivière l'Aude.

"On attend une réponse rapide de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM, sous l'autorité du préfet) de l'Aude, mais on n'a toujours rien depuis 15 jours, alors que ça a été fait sur un étang voisin", s'agace Baptiste Billot. Il faut pourtant agir vite : "plus l'eau va baisser, plus la bactérie va se développer."

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