Sardaigne : le corail rouge, un trésor local qui vaut de l'or
Surnommé l'or rouge de Sardaigne, le prix du corail rouge peut atteindre 80 euros le gramme. La pêche et règlementée, ce qui n'empêche pas les contrefaçons, au grand désarroi des artisans locaux.
Au large de la Sardaigne, l'endroit est tenu secret. Agostino Cherchi veille jalousement sur son petit coin de paradis. Le corail rouge, qu'il récolte au fond de la mer, vaut de l'or. Très rentable, la pêche est aussi très dangereuse, puisqu'elle se pratique parfois à plus de 100m de profondeur. "Beaucoup de pêcheurs meurent en plongée, on n'a pas droit à l'erreur, assure-t-il. Il faut aussi faire attention à son style de vie, ne pas boire, ne pas fumer." En août, c'est la pleine saison. Le corail rouge ne se pêche que quatre mois par an, pour éviter sa surexploitation. Dans les fonds marins, Agostino ne prend que les pièces adultes. Le corail grandira ensuite de seulement 1cm tous les 10 ans. Sa rareté fait aussi sa valeur : environ 1 300 euros le kilo.
Le corail a aussi ses contrefaçons
Alghero, la capitale du corail rouge, vit depuis l'antiquité de l'exploitation du trésor de la mer. Des dizaines d'artisans transforment la matière précieuse en œuvres d'art. La créatrice Carmela Léo en fait des bijoux et des sculptures. Montant du collier ? 36 000 euros. Son travail est long et méticuleux. Ce travail d'orfèvre est toutefois en péril, car certaines boutiques vendent désormais des contrefaçons, venues de Chine. "Comment voulez-vous qu'un touriste fasse la différence ? Ce n'est pas facile. (…) Si vous vendez du corail bambou, vous devez le mettre à part, et dire qu'il est traité et coloré chimiquement ", s'indigne Vito Torres, de l'association des artisans d'Alghero. Les artisans ont créé un label pour défendre l'origine et la qualité du corail rouge. Hors de question pour Alghero débrayer son trésor, né selon la légende du sang de la méduse.
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