Papillons, poissons, araignées… En France, plus de la moitié des espèces menacées ne sont pas protégées

Une étude du Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature, publiée jeudi, indique que 56% des espèces animales ou végétales menacées en France ne sont pas protégées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Quercy, région naturelle du Lot, en Occitanie, photo d'illustration. (GUIZIOU FRANCK / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

Plus de la moitié - 56% - des espèces animales ou végétales menacées en France ne sont pas protégées. C'est le résultat d'une étude du Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature, publiée jeudi 13 juin. Des centaines d'animaux et plantes en danger ne font l'objet d'aucun arrêté de protection.

Le Nymphale brun des mangroves, papillon de Martinique, l'ange de mer, poisson de Méditerranée et de l'Atlantique, la Nomiaia des Alpes, petite araignée… Au total, 1 610 espèces menacées ne sont pas protégées en France. Ce sont surtout les plus méconnues, explique Florian Kirschner, de l'UICN, Union internationale pour la conservation de la nature : "Il y a beaucoup d'oiseaux qui sont protégés, de mammifères, de reptiles ou d'amphibiens… À l’inverse, des espèces manquent réellement de protection. C'est le cas des poissons marins, des libellules, des araignées ou même des plantes. Elles sont moins dans les radars de la conservation qui tissent des lacunes de la protection."

"La protection ne résout pas tout"

La disparité est aussi géographique : les espèces menacées d'outre-mer sont plus négligées que celles de métropole. Elles ne profitent donc pas des effets des arrêtés de protection. "La protection préserve de la destruction des individus, de la destruction des nids, du commerce et de la destruction des habitats naturels de ces espèces", explique Florian Kirschner.

L'UICN réclame donc d'étendre ces règles à des centaines de nouvelles espèces mais aussi de réduire la pression sur les écosystèmes : "La protection ne résout pas tout. Ce qui est essentiel c'est d'enrayer la pollution ou la surpêche ou l'aménagement du territoire qui détruit des habitats naturels précieux." Parmi ces espèces non protégées, plus de 300 sont "en danger critique" selon l'UICN, ultime catégorie avant l'extinction.

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