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"On est observés sans arrêt, épiés" : un éleveur de visons se dit victime d'une pression grandissante et affirme qu'il respecte le bien-être animal

Alors que de nombreux défenseurs de la cause animale souhaitent l'interdiction de l'élevage pour la fourrure, cet exploitant, le plus important en France, dit limiter le nombre d'animaux par cage et appliquer la réglementation en vigueur.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un vison d'Europe  au zoo Osnabrück (Allemagne). Photo d'illustration. (ZOOFANATIC - DERIVATIVE WORK BY ABUJOY / CC BY 2.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS)

Jean-Paul* ne veut donner ni son identité, ni le secteur géographique dans lequel il élève ses visons. L'éleveur considère que la pression est trop forte alors qu'une pétition sur un "référendum pour les animaux", demandant notamment l'interdiction de l'élevage pour la fourrure, a été signée par plus de 750 000 internautes et obtenu le soutien de 141 parlementaires. La ministre de la Transition écologique annonce mardi 29 septembre de nouvelles mesures de protection de la faune captive. "On est observés sans arrêt, on est épiés. La pression ne fait que monter", affirme Jean-Paul. 

>> VIDEO. One Voice révèle de nouvelles images d'un élevage de visons situé en Eure-et-Loir

Avec 10 000 peaux commercialisés par an, il est l'éleveur de vison le plus important de France. Son marché est presque entièrement tourné vers la Chine, mais il appartient à un monde qui se réduit. Il ne reste que quatre élevages dans l'Hexagone et lui même a déjà réduit la voilure. "On a diminué notre élevage début 2019. Maintenant, on n'est plus que trois personnes alors que nous étions six sans compter la main-d'oeuvre saisonnière." 

Pour Jean-Paul, il n'y a pas de problème de bien-être animal. Il dit qu'il limite le nombre de visons par cage, qu'il est encadré par une réglementation professionnelle stricte et qu'il n'est que la première pierre dans un jeu de dominos qui le dépasse. "Le problème, c'est que 'les anti', 'les animalistes' ne proposent jamais rien. Ce qu'ils veulent, c'est plus d'animaux en cage. Ce n'est pas valable uniquement pour le vison."

Si on passe à la trappe, ce sera la même chose pour d'autres productions, ça ne sera jamais fini.

Jean-Paul, éleveur de visons

à franceinfo

En Europe, plusieurs pays ont décidé d'interdire ce type d'élevage et de nombreux visons ont été euthanasiés en Espagne et en Hollande, testés positifs au Covid-19 cet été. 

*Le prénom a été modifié.

Les élevages de visons sous pression : écoutez le reportage d'Etienne Monin

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