Dans le cimetière monumental de Rouen, végétaux et animaux ont fait leur grand retour
Pour anticiper la loi obligeant les collectivités publiques à proscrire les produits phytosanitaires mais aussi dans l'objectif global de renaturaliser Rouen, la municipalité a décidé de gérer son cimetière comme un parc, laissant ainsi la part belle à la biodiversité. #IlsOntLaSolution
La nouvelle est passée relativement inaperçue, mais en janvier, les terrains de sport et les cimetières sont venus rejoindre la liste des espaces publics où le recours aux produits phytosanitaires est totalement proscrit. Si les communes ont jusqu’à juillet 2022 pour s’adapter, la ville de Rouen a décidé de prendre les devants.
Un cimetière plein d'histoire
Pour son cimetière monumental, dans lequel reposent notamment l’écrivain Gustave Flauvert, l’artiste Marcel Duchamp et l’homme politique Michel Bérégovoy, la co-capitale normande a opté pour la solution zéro phyto. Désormais, lorsque Rouennais et Rouennaises viennent se recueillir, ils peuvent aussi admirer les différentes espèces végétales qui ont repris leur place peu à peu. Julien Goossens est le "monsieur renaturation" à la municipalité. Ravi, il nous montre les différentes variétés présentes dans le cimetière : “Là, nous avons des achillées, du trèfle, de la campanule sauvage. Cette dernière indique que le sol est frais et qu’il est stable, ce qui est plutôt bon signe.”
Ici, fini le désherbage systématique, la tonte de toutes les pelouses et les allées de graviers. L’espace est pensé comme un jardin dans lequel la biodiversité est la priorité. Et depuis que la nature a retrouvé sa liberté, les animaux sont également de retour. Abeilles qui butinent, bourdons qui virevoltent de fleurs en fleurs, papillons se reposant sur une pierre tombale, les espèces sont, là aussi, nombreuses. “Pour les naturalistes, les papillons sont des indicateurs d’état de la biodiversité”, précise Julien Goossens.
Un espace vert doublé dans tout Rouen
Cette renaturalisation du cimetière s’inscrit dans une stratégie plus large de Rouen, qui souhaite rééquilibrer le rapport entre l’espace minéral et l’espace végétal. Ainsi, dans différents endroits de la ville, des trottoirs ont laissé place à des espaces verts et des places ont été végétalisées. Au cours de ce mandat, la végétalisation de Rouen devrait être doublée passant de 15% de la surface de la commune à 30%.
Au jardin, la magie verte a déjà commencé puisque pas moins de sept espèces d’orchidées sauvages ont été recensées. Protégées, ces nouvelles résidentes du cimetière monumental de Rouen sont choyées par les jardiniers de la municipalité.
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