Aux Etats-Unis, un été meurtrier pour les dauphins
Depuis le début du mois de juillet, plus de 100 dauphins ont été retrouvés morts sur la côté est américaine. La Virginie est l'Etat le plus touché avec 45 cétacés morts. Des chiffres extrêmement élevés, jusqu'à sept fois supérieurs aux années précédentes.
En juillet, 89 décès de dauphins avaient déjà été recensés. Une hécatombe qui s'est poursuivie lors du début du mois d'août, avec 35 nouveaux dauphins retrouvés morts. L'agence océanique et atmopshérique américaine (NOAA) a exprimé son inquiétude, et les chercheurs ont parlé d'une "mortalité inhabituelle " due à "une extinction inattendue et importante ".
Chaque année, ce sont généralement entre 7 et 10 dauphins qui sont retrouvés morts sur la côte, comme le montre le graphique ci-dessous.
La résurgence du "morbillivirus" ?
La plupart des dauphins ont été retrouvés morts sur les plages, quasiment décomposés, le long des côtes de New York, du New Jersey, du Delaware, du Maryland et de la Virginie, ce dernier étant l'Etat le plus touché. Certains cétacés étaient encore en vie lorsqu'ils se sont échoués, mais se sont éteints quelques temps après.
Quelle est la cause de cette hécatombe soudaine? "Les examens préliminaires de tissus d'un dauphin révèlent une possible infection par le morbillivirus bien qu'il soit encore trop tôt pour dire si le morbillivirus est à l'origine de ces décès ", a expliqué l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) dans un communiqué.
Sans vouloir s'avancer, les scientifiques ont donc émis l'hypothèse d'une résurgence du morbillivirus. Une traumatisante épidémie de morbillivirus avait décimé plus de 740 dauphins, en 1987 et 1988, le long de côtes d'étendant du New Jersey à la Floride.
Le parallèle a été établi parce que les dauphins, dont les corps se décomposent rapidement, empêchant des examens plus poussés, étaient surtout atteints par des lésions de l'appareil respiratoire et du système nerveux chez les cétacés. Soit des symptômes très similaires à ceux du morbillivurs.
"Cela pourrait prendre des mois, si ce n'est plus, pour découvrir ce qui se cache derrière tout cela ", a indiqué Maggie Mooney-Seus, porte-parole de NOOA. Les scientifiques sont en tout d'accord sur le fait que cette mortalité massive ne découle pas d'une interaction humaine, mais bien d'un phénomène biologique.
S'il s'agit d'une maladie, les autorités ne peuvent pas faire grand chose car "on ne peut malheureusement pas immuniser toute une population sauvage de dauphins ", a expliqué Linda Candler, porte-parole du VAMSC, l'aquarium de Virginie.
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