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Elections libres historiques en Birmanie : les électeurs fortement mobilisés

Quelque 32 millions d'électeurs birmans étaient appelés aux urnes pour les premières élections libres dans le pays depuis 25 ans. Un scrutin qui doit parachever la transition amorcée en 2011 par les ex-dirigeants militaires et qui pourrait porter au pouvoir la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi. La participation a atteint environ 80%.
Article rédigé par franceinfo
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  ("A voté". Un petit doigt couvert d'encre violette… l'image est devenue le symbole de l'élection historique de dimanche en Birmanie © REUTERS/Olivia Harris)
Retour sur ce jour de vote historique. A Rangoun, le reportage d’Isabelle Labeyrie

Malgré quelques irrégularités et des craintes de fraude, la tenue en soit de ce scrutin est déjà un grand pas vers la démocratie. A Rangoun, la plus grande ville du pays, régnait ce matin un mélange d’enthousiasme et d’incrédulité. Une majorité des Birmans appelés aux urnes ce dimanche n’ont jamais pu voter librement. Alors dès l’ouverture des bureaux de vote à 6h, des files d’attente gigantesques se sont formées sur les trottoirs mal en point de la capitale birmane.

 

Beaucoup d’électeurs se sont déplacés aujourd’hui pour la dissidente Aung San Suu Kyi, lauréate 1991 du prix Nobel de la paix, qui promet de remettre le pays sur la voie de la démocratie. "C’est un jour très important de notre vie parce qu’on va apprendre à vivre sans peur. Je suis très heureux ", témoigne l’un d’eux.

  (Quelque 30 millions de Birmans étaient appelés aux urnes dimanche pour désigner, parmi plusieurs milliers de candidats, leurs représentants au parlement et dans les assemblées régionales © Radio France / Isabelle Labeyrie)
  (Pour beaucoup d'électeurs, ce sont les premières élections libres auxquelles ils participent, les dernières remontant à 1990. Devant les bureaux de vote, un mode d'emploi a été placardé © Radio France / Isabelle labeyrie)

Pourtant, lors des dernières élections libres en 1990, la junte militaire alors au pouvoir avait refusé de reconnaitre la victoire d’Aung San Suu Kyi. Et même si depuis 2011 lui a succédé un gouvernement "quasi civil", 25 ans plus tard, les Birmans restent très méfiants. "Ce qui m’inquiète c’est ce qui va se passer après le vote. Je voudrais tellement que mon pays devienne un pays comme les autres. Il faut vraiment que l’on apprenne à grandir ", explique un habitant de Rangoun.

Quel que soit le parti qui remportera les élections, il aura la lourde tâche de ne pas décevoir les attentes de la population dans un pays où la soif de changement est immense. Environ 80% des électeurs ont participé dimanche au scrutin, selon la commission électorale. Les résultats définitifs du vote ne seront pas connus avant plusieurs jours. 

Que vont devenir les anciens militaires qui tiennent le pays en sous-main ? Vont-ils accepter de perdre leurs prérogatives s’ils perdent les élections ? Le reportage d’Isabelle Labeyrie.

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