: Vidéo Biélorussie : "Nous ne nous laisserons plus intimider par les manières de faire" du président Loukachenko, affirme Svetlana Tikhanovskaïa
L'opposante biélorusse au président Alexandre Loukachenko, exilée en Lituanie, était l'invitée de France Inter jeudi.
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, dont la réélection contestée a provoqué une mobilisation inédite dans le pays, "va forcément devoir quitter le pouvoir tôt ou tard car je pense que notre peuple ne lâchera pas", a estimé jeudi 27 août sur France Inter Svetlana Tikhanovskaïa, figure de proue de l'opposition, réfugiée en Lituanie. "Il procède en menaçant, en faisant peur aux gens, en convoquant, ses façons de faire n'ont pas changé, mais le peuple lui a changé et nous n'aurons plus peur, nous ne nous laisserons plus intimider par ses manières de faire désormais", a affirmé Svetlana Tikhanovskaïa, qui était candidate à l'élection présidentielle biélorusse.
Les menaces "ne marchent plus"
Pour cette opposante biélorusse, "le peuple n'est plus le même", il "s'est levé, il sait ce qu'il veut et ce que veut le peuple, c'est que ce prétendu président parte". Elle a estimé que "toutes ces menaces que nous recevons et qui faisaient qu'il y a quelques mois encore nous avions très peur, eh bien aujourd'hui ces menaces ne marchent plus". Svetlana Tikhanovskaïa n'a pas fermé la porte à d'éventuelles négociations avec Alexandre Loukachenko : "Notre conseil de coordination a été mis en place précisément dans cet esprit, l'objectif était de négocier avec lui ou avec d'autres autorités le cas échéant", a-t-elle expliqué. Elle a indiqué qu'elle ne souhaitait pas "être présidente pour toujours" : "Mon objectif, c'est d'assurer un intérim, une présidence de transition le temps de préparer un mode d'élection transparent qui permettra par la suite l'avènement d'un nouveau président", a-t-elle précisé.
"Mon mari est retenu en otage"
Svetlana Tikhanovskaïa, mère au foyer sans expérience politique, s'est présentée à la présidentielle biélorusse du 9 août, avant de fuir en Lituanie et alors que son mari, Sergueï Thikhanovski, est emprisonné en Biélorussie. "Pour l'heure je suis à l'abri en Lituanie, mais je suis bien consciente que mon mari de son côté est retenu en otage, je ne sais pas si c'est le terme exact", a-t-elle déclaré.
À la question de savoir si elle a choisi de se rendre en Lituanie ou si elle a été poussée à partir, l'opposante a indiqué qu'elle ne souhaitait pas répondre à la question pour l'heure. Si "mon cœur est auprès de mon peuple, en Biélorussie, je ne me sentais plus en sécurité" là-bas, a-t-elle regretté. "Aussi longtemps que le peuple luttera pour ses droits, je serais à ses côtés", a assuré Svetlana Tikhanovskaïa.
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