Egypte : désobéissance civile à Port-Saïd après les violences du mois dernier
Port-Saïd connaîtra-t-elle un jour le repos ? Les cicatrices laissées par le drame de 2012 n'en finissent plus de se rouvrir dans cette ville du Nord de l'Egypte. Dimanche, de nouvelles manifestations, pacifiques cette fois, ont agité le port.
En février 2012, un match de football dégénère, un an après la chute d'Hosni Moubarak. Les supporters du club local s'en prennent à leurs rivaux du Caire. Bilan : 74 morts et plus de mille blessés.
Le procès du drame s'est ouvert en janvier, sur fond de contestation du président Mohamed Morsi. Coup de massue lors du verdict : la justice égyptienne condamne 21 personnes à mort pour leur implication dans les violences. La rue s'embrase aussitôt. Les violences commémorent le triste anniversaire au prix d'un bilan très lourd : plus de 40 personnes sont tuées, plusieurs centaines blessées.
Nouveau mot d'ordre : la désobeissance civile
Dimanche, les commerçants ont fermé boutique, les écoles et les lycées étaient bloqués, même les bus étaient à l'arrêt. Port-Saïd a grondé, réclamant justice pour les violences survenues il y a trois semaines.
La contestation était menée les Ultras d'Al-Masry, le club de foot de la ville. Selon des témoins, les mécontents ont forcé banques, usines, et bâtiments officiels à fermer. Des jeunes ont forcé le personnel administratif du canal de Suez à quitter son poste, sans perturber le trafic maritime et commercial.
Dans les rues, la contestation a rassemblé des milliers de manifestants. Les cortèges ont battu le pavé aux cris de "Soulève-toi Port-Saïd ", et ont appelé les habitants à rejoindre le mouvement de désobéissance civile.
Mohamed Morsi avait réagi aux violences de janvier en faisant appel à l'armée et en décrétant l'état d'urgence. Les militaires devaient faire respecter un couvre-feu à Port-Saïd, mais les habitants bafouent quotidiennement cette interdiction.
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