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Des manifestations record en Russie pour dénoncer les fraudes électorales

Des dizaines de milliers de Russes ont bravé le froid ce samedi pour contester la victoire frauduleuse du parti de Vladimir Poutine aux législatives. Ce sont les plus fortes mobilisations depuis la chute de l'URSS en 1991.
Article rédigé par Pierre Breteau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Alexander Demianchuk Reuters)

Entre 30.000 et 100.000 personnes à Moscou, et des dizaines de milliers dans les autres villes du pays, pour protester contre le bourrage des urnes aux législatives du 4 décembre dernier. Aux slogans de "Russie Unie, le parti des voleurs et des escrocs" ou "La Russie sans Poutine", les Russes ont manifesté en masse.

"Rendez-nous les élections"

Sur la place Bolotnaïa à Moscou, sous la neige, les manifestants ne désarment pas. Ils demandent pacifiquement qu'on leur "rende les élections" et défilent avec des pancartes hostiles aux maîtres du Kremlin, Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev. Après avoir demandé de "nouvelles élections", les dirigeants de l'opposition qui défilent à la tribune savourent l'ampleur de la mobilisation : "Poutine et Medvedev ont fait une découverte très désagréable aujourd'hui, la Russie a un peuple" explique Sergueï Mitrokhine, chef du parti libéral. Ce à quoi la foule répond : "Nous sommes le peuple." **

"Vous voulez connaître la vérité sur les élections à Moscou ?" propose Dimitri Orechkine, responsable de l'ONG "Observateur citoyen", aux manifestants. "La participation était de 51% et pas de 60%, et Russie Unie a obtenu 26% maximum" , succès garanti. Vers 18h, heure locale et comme prévu, la manifestation se disperse pacifiquement.

Dix mille personnes à Saint-Pétersbourg

Dans l'ancienne capitale impériale aussi, l'opposition se mobilise : "La Russie sera libre" entend-on. Le ton est le même que partout ailleurs dans le pays : un jeune manifestant, Ilya, explique qu'il "faut parler, dénoncer, c'est probablement la dernière occasion de changer quelque chose dans notre pays" . A la fin de la journée (il y a trois heures de décalage horaire entre l'ouest de la Russie et la France), au moins cinq personnes avaient été interpellées en plus des 550 de la semaine passée dans la ville des Tsars.

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