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Croissance : "2013 démarre mal, mais pourrait mieux finir"

Si le début d'année semble d'ores et déjà mal parti, il faut tout de même garder espoir, selon l'économiste Christophe Marques.

Article rédigé par Simon Gourmellet - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Depuis l'été 2011, tous les indicateurs de l'économie se dégradent. Et pour le moment, rien ne semble montrer que le début d'année 2013 échappe à cette tendance, selon l'économiste Christophe Marques. (MILENA BONIEK / ALTOPRESS / AFP)

De mal en pis. C'est l'impression que donne notre économie. Dernière mauvaise nouvelle en date, François Hollande a finalement confirmé, mardi 19 février, que "nous n'atteindrons pas les 0,8%" de croissance en 2013. Francetv info a demandé à l'économiste Christophe Marques, du cabinet d’études économiques et de conseil Asterès, s'il faut s'attendre à une année catastrophe. Selon lui, si le début d'année semble d'ores et déjà mal parti, il faut tout de même garder espoir.

Francetv info : François Hollande a confirmé que la France n'atteindrait pas les 0,8% de croissance pour 2013. Est-ce conforme à vos prévisions ?

Christophe Marques : Depuis des mois déjà, cette estimation nous semblait impossible à atteindre. Nous tablons davantage sur 0,2% voire 0,3%, pas plus. Cette annonce est certes une mauvaise nouvelle, mais elle rassure également. Une fausse hypothèse de croissance peut être dangereux pour l'économie. Sa révision à la baisse est donc une bonne chose.

Un taux de chômage qui ne cesse de grimper, une croissance revue chaque jour à la baisse et tous les secteurs de l'économie en crise… 2013 sera-t-elle une "annus horribilis" pour l'économie française ? 

Depuis l'été 2011, tous les indicateurs de l'économie se dégradent. Et pour le moment, rien ne semble montrer que le début d'année 2013 échappe à cette tendance. Climat des affaires, chiffres d'affaires des entreprises ou encore prévisions de croissance dans les différents secteurs de l'économie... tout est dans le rouge. La baisse de l'activité se confirme.

Mais on peut espérer une légère amélioration pour le second semestre. De gros efforts sont actuellement demandés pour réduire notre déficit public. Nécessaires, ils porteront leurs fruits en 2014.

Pourtant, les entreprises du CAC 40 semblent bien se porter au vu de leurs résultats 2012…

C'est normal, ce sont de grands groupes internationaux, notamment présents dans les économies émergentes et qui échappent ainsi en partie à la morosité de la conjoncture européenne. C'est le cas pour L'Oréal, Pernod Ricard ou Air Liquide. Pour les groupes centrés sur la France, la situation est beaucoup plus compliquée.

En 2014, le gouvernement table sur une croissance à 2%, est-ce réalisable ?

Cette prévision n'est pas cohérente. Nous serons sans doute autour de 1,5%. Pour y arriver, nous allons profiter de la croissance mondiale, soutenue par la Chine et les Etats-Unis. Les Etats du sud de l'Europe reprennent également des couleurs. L'Espagne, par exemple, commence à réexporter. La crise qu'elle traverse lui a permis de baisser radicalement ses coûts de production, lui permettant d'être plus compétitive. 

Cela ne veut pas dire pour autant que la France va profiter au mieux de cette légère embellie. Notre marché du travail est encore trop rigide pour permettre un rebond significatif.

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