Haut-Karabakh : "Aujourd’hui, nous entrons en résistance", affirme le co-président du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France pour la région Sud

Il appelle à se joindre dimanche à un grand rassemblement à Marseille pour "crier la colère contre le silence étourdissant de la communauté internationale".
Article rédigé par franceinfo
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La diaspora arménienne de Marseille avait déjà manifesté le 19 août 2023 pour dénoncer l'offensive azebaïdjanaise dans le Haut-Karabakh. (VALERIE VREL / MAXPPP)

"C’est une terre arménienne" et "aujourd’hui, nous entrons en résistance", affirme dimanche 1er octobre sur franceinfo, Julien Harounyan, co-président du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France pour la région Sud. Il appelle à un grand rassemblement pour soutenir les Arméniens du Nagorny Karabakh, à 14 heures dimanche à Marseille. Plus de 100 000 ont fui la zone par crainte des représailles de la part de l'Azerbaïdjan. 

"Pour eux, c’est la valise ou le cercueil."

Julien Harounyan, co-président du CCAF

à franceinfo

D’autres rassemblements ont lieu dimanche en France et en Europe, à Bruxelles, Londres et Athènes notamment. Ce rassemblement à Marseille, "l’une des capitales européennes des Arméniens" vise à "crier la colère contre le silence étourdissant de la communauté internationale, qui a laissé faire une fois de plus l'Azerbaïdjan en toute impunité".

Bakou annonce qu'une mission de l'Onu est arrivée dimanche au Nagorny Karabakh, pour la première fois en trois décennies. "Mais c'est déjà trop tard. La quasi-totalité de la population est déjà en Arménie, l’exode a déjà lieu", déplore le co-président du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France pour la région Sud.

Protéger l'Arménie "parce que le plan n'est pas terminé"

Il ne veut pas être défaitiste pour autant. "On peut encore réagir en mettant une force d'interposition". D'autant plus, poursuit-il, qu'il "faut protéger les Arméniens et l'Arménie aussi, parce qu'on sait que le plan n'est pas terminé".

Pour Julien Harounyan, les Arméniens "nourrissent encore l'espoir de pouvoir vivre en paix sur des terres ancestrales". Il rappelle que cette enclave "est habitée par les Arméniens depuis de 2 500 ans". Ce territoire a été "donné arbitrairement à l'Azerbaïdjan par Staline". Or, avec "son silence", la communauté internationale "reconnaît l'héritage" de ce dictateur. Ainsi, ce représentant du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France "attend que le président de la République française, au-delà des déclarations, prenne des actes forts".

Julien Harounyan réclame "des sanctions" comme "on sait le faire quand il le faut dans d'autres conflits". Il dénonce "un deux poids, deux mesures". Il réitère sa demande à la France de renvoyer "tous les ambassadeurs, les personnalités diplomatiques" azerbaïdjanaises. Il appelle aussi l'Europe à stopper les importations de gaz. C'est "un choix entre la démocratie arménienne sur ce territoire-là ou la dictature azerbaïdjanaise".

"L'Europe a fait le choix du commerce plutôt que le choix de la démocratie et de la paix."

Julien Harounyan

à franceinfo

Pourtant, la situation a changé depuis 1915, date du début du génocide arménien. "Avant on pouvait dire qu'on ne savait pas. Aujourd'hui, on sait" car "on dénonce".

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