Commerce mondial : un accord "historique" ou "Light décaféiné"?

L'émotion du Brésilien Roberto Azevedo était telle ce samedi matin qu'il a dû retenir ses larmes : "Pour la première fois de son histoire, l'OMC a vraiment tenu ses promesses. Nous avons remis le mot 'mondial' dans l'Organisation mondiale du commerce" . Et il a parlé d'un "pas important " vers la réalisation du vaste programme de libéralisation des échanges commerciaux lancé en 2011 à Doha. Un "pas important " évalué par l'OMC à 1.000 milliards de dollars avec à la clef des millions d'emplois.

Concrètement il s'agit d'un ensemble de mesures qui concerne l'agriculture (avec un engagement à réduire les subventions à
l'export), l'aide au développement (prévoyant une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés) et la "facilitation des échanges ", pour réduire la bureaucratie aux frontières.

"De 'Doha', à 'Doha Light', à 'Doha Light décaféiné"

Mais d'autres experts de cette même OMC parle d'un accord a minima. "C'est un accord bienvenu mais limité. Nous sommes passés de 'Doha', à 'Doha Light', à 'Doha Light décaféiné' " s'est moqué  Simon Evenett, de l'Université de St. Gallen, en Suisse. Et il note qu'aucun "progrès sérieux n'a été réalisé sur les subventions agricoles à l'exportation, le commerce électronique ou les subventions concernant les exportateurs de coton" .

Le ministre indonésien du Commerce, Gita Wirjawan, qui présidait cette réunion admet que "la course n'est pas encore finie ", que "certains des problèmes qui ont été débattus ici à Bali restent sans réponse."

La France salue un accord "déterminant"

La ministre française du Commerce
extérieur, Nicole Bricq, a elle applaudi, dans un communiqué, un accord
"déterminant" qui "ouvre une nouvelle page du système commercial
multilatéral" . Parmi les points positifs,
les allégements des procédures de passage aux frontières des
marchandises prévus par cet accord, qui "réduiront à terme de moitié le
coût d'une opération de commerce international, ce quibénéficiera au premier
chef aux petites et moyennes entreprises".