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Ton Phueng, une «Sin city» au Laos

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Pour limiter l'influence de la Thaïlande sur son économie, le Laos crée depuis 2003 des «zones économiques spéciales» à destination des Chinois. Ces parcelles de territoires sont de véritables zones franches destinées à catalyser les investissements économiques chinois.

C’est dans ce contexte qu’en 2007 le Laos cède à des industriels chinois, pour une durée de 99 ans, la zone de Ton Phueng. Cette région située au nord-ouest du pays est bordée par les frontières birmane et thaïlandaise.
 
En 2009, le casino Kings Roman, surplombé d'une immense couronne dorée, ouvre ses portes 365 jours an, 24h sur 24h. Commerces, salles de jeux, restaurants… fleurissent dans ce véritable complexe récréatif.
 

devient le paradis des nouveaux riches chinois qui peuvent s’adonner sans limites à leurs passions pour les jeux d’argent. Aucun visa laotien n’est obligatoire. Un tampon spécial d'autorisation de séjour suffit. Le jeu n'est d’ailleurs pas le seul attrait de l'endroit pour les Chinois. Outre le tourisme, ils ont déjà investi dans de nombreux domaines, comme les infrastructures routières ou l'agriculture. (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT)
excepté à Macao qui jouit d’un statut administratif spécial, notamment dans le domaine économique. Mais la politique anti-gaspillage, mise en place en 2013 par le président chinois, Xi Jinping, a fait chuter la fréquentation ces lieux. Un véritable marché du jeu frontalier, du Cambodge au Laos, s’est alors développé. (EURASIA PRESS / PHOTONONSTOP)
les ouvriers du bâtiment sont pour la plupart laotiens et les employés de casinos birmans. Selon WikiLeaks, l'emploi massif de Birmans aurait été une contrepartie à la cessation des attaques de bateaux transportant les matériaux de construction à destination du casino Kings Romans.  (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT)
Et toutes nationalités s’y adonnent. Mais «les Chinois sont vraiment parmi les plus grands joueurs de la planète. Ils peuvent rester une à deux journées à la table quasiment non-stop. C'est incroyable!», précise à l'AFP une employée en charge de l'accueil du casino. Ici, le kip laotien n'a pas cours car on paie de préférence en yuans. Ou encore en baths thaïs ou en jetons de casino. Les inscriptions sur les panneaux sont en mandarins et en anglais. (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT)
haut-lieu de production et de trafic de drogue, le casino est régulièrement montré du doigt comme machine à blanchiment d'argent. D’ailleurs, personne n’ignore que l’un des barons de la drogue birmans a participé à son financement.  (AFP PHOTO/GOH Chai Hin)
contre le blanchiment d'argent et une cellule de renseignement financier a été mise en place», explique Giovanni Broussard, de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Mais «jusqu'à présent, pas un seul cas de blanchiment de capitaux n'est parvenu devant la justice», ajoute-t-il.  (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT)
et les hôtels avoisinants sont connus comme des endroits de prostitution, faisant de Ton Phueng la nouvelle ville asiatique du vice. Une employée explique que «dans les salles privées, ils sont entre hommes et font venir des filles». Les salons de massage proposant des relations sexuelles sont légion et les hôtels distribuent des prospectus pour appeler une «escort girl». (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT)
tant l’histoire semble se renouveler… La concession du Kings Romans appartient à une mystérieuse société immatriculée à Hong Kong, Kings Romans Group Ltd, dont le détail des investisseurs est jalousement gardé. Mais on sait que son président est le magnat chinois Zhao Wei. Celui-ci avait déjà investi en 1990 dans les casinos de Mong La, ville birmane frontalière avec la Chine. Mais Pékin n’appréciant pas du tout que l’argent de ses ressortissants soit dilapidé dans des établissements destinés à blanchir l'argent de la drogue birmane, avait stoppé net leurs développements.     (AFP PHOTO / Christophe ARCHAMBAULT )

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