Cet article date de plus de quatre ans.

Persécution des Ouïghours en Chine : la France condamne des "pratiques inacceptables", Pékin dénonce des mensonges

La Chine a signalé mercredi de fausses accusations, quelques heures après l'intervention devant l'Assemblée nationale de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a condamné le non-respect des droits de l'homme dans la région du Xinjiang.

Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier, édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le 8 juillet 2020 à l'Assemblée nationale. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Toutes ces pratiques sont inacceptables, nous les condamnons avec beaucoup de fermeté". Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a haussé le ton, mercredi 22 juillet, face aux sénateurs. La veille déjà, il prononçait un discours à l'Assemblée nationale, critiquant la Chine pour son non-respect des droits de l'Homme dans la région du Xinjiang, où la communauté ouïghoure est ciblée par Pékin depuis les années 2010.

Détentions massives, stérilisations forcées, travail forcé...

S'appuyant sur les témoignages récents publiés dans le journal Libération, qui présente le témoignage d'une femme victime de stérilisation forcée, Jean-Yves Le Drian s'est prononcé pour l'envoi sur place d'observateurs indépendants. "Ce sont des camps d'internement pour les Ouïghours, des détentions massives, des disparitions, le travail forcé, les stérilisations forcées, la destruction du patrimoine culturel Ouïghours et en particulier des lieux de culte, a-t-il déclaré. Dans l'immédiat, nous demandons tout simplement à ce que la Chine permette l'accès à des observateurs indépendants internationaux dans cette zone et qu'elle permette aussi à la Haute-commissaire aux droits de l'Homme de visiter le Xinjiang en toute liberté."

Auparavant, le député Hubert-Julien Laferrière a rappelé les faits de tortures, d'emprisonnement, de stérilisation forcée sur la population Ouïghours : "N'ayons pas peur des mots. Il s'agit bien ici d'une entreprise organisée et institutionnalisée d'éradication d'une population, au motif, selon les termes mêmes utilisés par le régime, qu'elle affaiblit l'identité nationale et l'identification à la race nationale chinoise. Oui, mes chers collèges, nous sommes devant un crime contre l'humanité."

Des accusations graves contestées par la Chine, auxquelles la France répond trop mollement, estime la communauté Ouighour. Elle aimerait que notre pays passe de la parole aux actes comme le font les Etats-Unis. "Nous attendons des actions, des sanctions de la part de la France, affirme Dilnur Reyhan, présidente de l’institut ouïghour d’Europe. Des timides réactions, des timides ou condamnations ne pourront pas stopper réellement la Chine dans cette folie."

Stopper la Chine, la question se pose dans le Xinjiang là où vivent les Ouïghours, mais certains estiment qu'il faut arrêter de séparer les sujets. Selon eux, la dictature chinoise, c'est l'oppression de cette communauté, la persécution et les prélèvements d'organes forcées du mouvement Falun Gong, la main mise sur Hong Kong et l'occupation et la destruction de la culture tibétaine depuis 60 ans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.