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JO 2022 : "Les Jeux aident Pékin à blanchir son bilan en matière de droits de l'Homme", dénonce le Hong-Kongais Nathan Law

Alors que les Jeux olympiques d'hiver de Pékin se terminent dimanche, l'un des meneurs du Mouvement des parapluies qui a touché Hong Kong en 2014 estime sur franceinfo que le pouvoir chinois "utilise" cet événement pour montrer sa puissance.

Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Nathan Law, ancien leader du mouvement des parapluies en 2014 à Hong Kong, en exil à Londres. (RICHARD PLACE / RADIO FRANCE)

Réfugié politique à Londres, Nathan Law, l’un des meneurs du Mouvement des parapluies en 2014 à Hong Kong, dénonce lundi 14 février sur franceinfo l’utilisation politique des Jeux olympiques de Pékin par le pouvoir chinois et se félicite des nombreuses initiatives de boycott économique et diplomatique mises en place à l'occasion de cet événement. Les JO de Pékin s'achèvent dimanche. 

franceinfo : Regardez-vous les Jeux olympiques qui se déroulent en ce moment à Pékin ?

Nathan Law : Non. Je pense qu'il y a aujourd’hui un large consensus pour dire que ce sont des Jeux olympiques qui aident Pékin à blanchir son bilan en matière de droits de l'Homme alors qu’un véritable génocide, un crime contre l'humanité, se déroule en ce moment au Xinjiang, contre la communauté ouïghoure. Je pense donc que nous sommes nombreux à refuser de les regarder pour faire valoir que nous ne déroulons pas le tapis rouge à Pékin.

Vous considérez que ces JO servent de publicité au pouvoir chinois ?

Absolument. Ils les utilisent pour montrer leur puissance, leur popularité et utilisent ce soft power pour se donner une belle apparence mais ça marche de moins en moins. La cérémonie d'ouverture a été beaucoup moins regardée que la précédente. De nombreuses entreprises diminuent leurs investissements en Chine voire s’en vont. Elles sont moins actives dans la promotion de ces JO.

Que pensez-vous de la réponse de la communauté internationale ? Participer à ces JO a fait l’objet d’un débat en France comme au Royaume-Uni, par exemple. Finalement, les sportifs sont à Pékin...

Oui, mais seuls quelques leaders mondiaux ont assisté à la cérémonie d'ouverture,et de nombreux pays démocratiques ont décidé de boycotter, au moins diplomatiquement. Je pense que c'est une bonne décision. Nous ne devons pas faire comme s’il n’y avait pas de violation des droits de l'Homme en cours. Nous devons envoyer un signal fort et dire que nous ne tolérons pas ce mépris des traités et des obligations internationales. Le Parti communiste chinois devrait assumer ses responsabilités.

Vous vivez désormais à Londres mais vous restez cependant en contact avec Hong Kong. Que savez-vous de la situation sur place ?

Elle est vraiment désastreuse. Les gens sont privés de liberté d’expression. Certains finissent en prison pour avoir scandé des slogans ou même juste parce qu'ils ont certaines convictions politiques. C’est inacceptable. À Hong Kong, le gouvernement règne par la peur, c’est un État policier autoritaire. Les habitants souffrent mais beaucoup d'entre eux ont encore de l'espoir. Ils essaient toujours de sensibiliser à leur cause et les prisonniers politiques reçoivent beaucoup de soutien.

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