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En direct du monde. A Hong Kong, le procès du mouvement des parapluies

Le procès en appel des trois visages pro-démocratie du mouvement des parapluies à Hong kong s’est ouvert mardi. Il est suivi de près par le régime chinois.

Article rédigé par franceinfo, Dominique André
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
 Joshua Wong (à gauche), Nathan Law (au milieu) et Alex Chow (à droite) leaders du mouvement des parapluies à Hong Kong en 2014. (ANTHONY WALLACE / AFP)

C'était en 2014. Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais ont occupé le centre de Hong Kong, réclamant l’instauration d’un suffrage universel. Trois étudiants de Hong Kong ont mené cette contestation, baptisée "occupy" ou "mouvement des parapluies", dans l’ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. 

Ces trois jeunes militants seront fixés définitivement sur leur sort à l'issu de leur procès en appel qui s'est ouvert mardi 16 janvier. Un procès suivi de près par le régime chinois. Condamnés à six mois de prison ferme pour leur rôle de leaders dans la révolte, Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été libérés sous caution en octobre 2017.

"Une cinquante de cas en attente de procès"

Ce procès est extrêmement significatif car il va montrer si le gouvernement est allé trop fort pour imposer des peines de prison à ces trois visages pro-démocratie. "Il y a un espoir que les condamnations à de la prison ferme soient annulées, indique Nicholas Bequelin, le directeur de l’ONG Amnesty international basée à Hong Kong, et donc qu'il soit démontré que le gouvernement finalement pratiquait des instructions de Pékin pour punir politiquement les activistes du mouvement 'occupy'".

Pour Nicholas Bequelin, s'il y a une annulation, cela "pourrait avoir un effet très important sur nombre de cas de manifestants du 'mouvement des parapluies' puisque le gouvernement a toujours une cinquantaine de cas en attente de procès. Donc vraiment un tournant pour Hong Kong. On va voir un tournant important dans la vie politique de Hong Kong."

Une justice locale jusqu'ici indépendante

Certes, en première instance et sous la pression politique, le juge a condamné les trois jeunes leaders étudiants à de la prison, mais l'examen d’un recours contre ces condamnations, aujourd'hui, montre qu’il y a de la résistance. Selon Amnesty international, sur un plan mécanique, les juges, les avocats et le système restent très indépendants.

Mais, l'environnement politique dans lequel la justice évolue pose problème depuis plusieurs mois. Les pressions et les interventions de Pékin sont de plus en plus fréquentes alors que le régime chinois affirme publiquement  défendre la loi fondamentale qui garantit le principe "un pays, deux systèmes". Pékin craint que Hong Kong ne devienne une base de subversion contre la Chine.

Ce procès aura valeur d'exemple

Les trois jeunes gens seront-ils acquittés ou condamnés à une peine de prison de plus de trois mois, ce qui est la limite pour être frappé d’inéligibilité pendant cinq ans. Ce procès est politique et a valeur d'exemple.

Ce qui est sûr, c'est que les jeunes leaders du "mouvement des parapluies" ne montrent aucun signe de renoncement à leur rêve de démocratie. Ils restent mobilisés au sein du parti Demosisto qu’ils ont fondé. Ils prônent l’autodétermination de Hong Kong avant 2047, date de l'expiration de l'accord entre le Royaume-Uni et la Chine communiste et qui signe le retour total de Hong Kong  sous la loi chinoise.

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