Hong Kong : tous les députés pro-démocratie annoncent leur démission pour dénoncer l'influence grandissante de Pékin
Quatre députés pro-démocratie avaient plus tôt été démis de leur mandat; après que Pékin a autorisé la révocation de tout législateur considéré comme une menace pour la sécurité nationale, sans même passer devant un tribunal.
L'influence de Pékin sur Hong Kong continue de grandir. L'ensemble des députés pro-démocratie de l'archipel ont annoncé, mercredi 11 novembre, leur démission prochaine. Une décision prise après l'éviction de quatre d'entre eux, en vertu d'une mesure adoptée par Pékin, qui autorise la révocation de tout législateur considéré comme une menace pour la sécurité nationale, sans passer devant un tribunal.
Ces démissions sont le dernier coup porté au camp pro-démocratie qui fait l'objet d'attaques incessantes depuis que Pékin a imposé fin juin une loi sur la sécurité nationale. De nombreux militants ont depuis été arrêtés, alors que d'autres ont choisi l'exil. Le directeur d'Amnesty International pour la région Asie-Pacifique, Yamini Mishra, a déploré "un nouvel exemple de la campagne du gouvernement central chinois pour museler les dissidents de la ville par tous les moyens"
Le Parlement désormais presque entièrement aux mains de députés pro-Pékin
Le Conseil législatif (LegCo, le Parlement local) compte 70 membres désignés selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr une majorité au bloc pro-Pékin. Seuls 35 sont en effet élus au suffrage universel direct, offrant une rare occasion aux 7,5 millions d'habitants d'exprimer leur opinion à travers les urnes. Les autres législateurs sont principalement désignés par des groupes socio-professionnels acquis à la Chine continentale. La démission des élus pro-démocratie laissera presque entièrement le LegCo aux députés alignés sur Pékin.
Les détracteurs de la loi sur la sécurité nationale, qui a été adoptée en contournant le LegCo, affirment que le texte porte un coup fatal principe "Un pays, deux systèmes", au cœur de l'accord de rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni, et qui était censé garantir jusqu'en 2047 des libertés inconnues en Chine continentale.
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