Economie chinoise: les clignotants passent à l'orange
Dans le domaine de la production manufacturière, une contraction continue est annoncée par la banque HSBC qui a révélé, le 20 juin 2013, une baisse de l’indice PMI des directeurs d’achats, tombé à 48,35% en juin contre 49,2 en mai. Les chiffres supérieurs à 50 marquent une expansion de l’activité manufacturière tandis qu’un indice inférieur révèle une contraction.
Ce signal très fort de ralentissement de l’économie chinoise inquiète le marché national et mondial. La Bourse de Shanghai a terminé le même jour en baisse de 2,77%, tandis que les indices Dow Jones et Nasdaq ont aussi chuté plus de 2%.
Selon Qu Hongbin, analyste économique à la banque HSBC, «la contraction de l’industrie manufacturière est due à la détérioration de la demande intérieure et extérieure», sachant que les exportations chinoises ont enregistré, en mai, leur plus faible hausse depuis presque un an: seulement 1% contre 14,7 % en avril.
Parmi les facteurs qui contribuent à l’exportation affaiblie chinoise, la hausse du yuan, 35% plus fort qu’il y dix ans, est un vrai défi pour l’industrie manufacturière. Le climat de guerre commerciale, accentué début juin par la décision de Bruxelles d'imposer des taxes antidumping sur les panneaux solaires, risque de freiner encore davantage les échanges commerciaux entre la Chine et l’UE.
La performance décevante de l’industrie manufacturière a pour conséquence des problèmes d’investissement de la part des banques commerciales et des difficultés de remboursement de leurs dettes.
Le 20 juin, le taux interbancaire à sept jours a failli atteindre 25%, un cas sans précédent, un signal d’alarme pour le système financier. Les difficultés des banques commerciales proviennent du dérapage de leur endettement. Moins confiants sur le marché chinois, de plus en plus d’investisseurs étrangers se retirent de la Chine continentale à court terme.
Contraire à l’habitude, la Banque centrale chinoise n’a pas l’intention de prendre des mesures de stimulation pour soulager son système financier et soutenir l’économie au moindre ralentissement. Elle n’injecte pas d’argent dans le marché. C’est un signe très fort: une espèce de punition des banques commerciales fragilisées par leur endettement sans mesure. C’est un vrai défi pour le gouvernement qui cherche à équilibrer l’économie chinoise. Li Keqiang, Premier ministre chinois (et docteur en macro-économie) a reconnu que la Chine faisait face à des difficultés et qu'il lui fallait maintenir une politique macroéconomique «stable».
Le choix de Pékin est sans surprise, mais la non-intervention inhabituelle inquiète le reste du monde. La banque HSBC a déjà baissé la prévision du taux de croissance de l’économie chinoise en 2013 à 7,4%, encore inférieur à l’objectif du gouvernement qui est à 7,5 %.
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