Chine : sur Twitter, le "Professeur Li" documente les manifestations et la situation sanitaire dans le pays
"Le Professeur Li n'est pas votre professeur". Voilà le nom du compte Twitter de cet ancien enseignant en arts plastiques, qui vit désormais en Italie. Depuis les récentes manifestations pro-démocratie en Chine, qui ont poussé les autorités à alléger les mesures de restrictions sanitaires, le compte du Professeur Li est devenu incontournable. Même installé à l'étranger, il souhaite rester anonyme, pour protéger les siens et sait qu'il ne pourra plus rentrer dans son pays.
Ce que Li aime, c'est la liberté. Depuis son ordinateur, à près de 8 000 kilomètres de sa Chine natale, il abreuve son compte Twitter de messages, de vidéos, de photos authentiques que de jeunes Chinois ingénieux et courageux lui envoient en contournant la censure. Li a percé en diffusant dès la fin novembre des documents simples, montrant la réalité et la gravité des manifestations en Chine.
Dans le tweet ci-dessous, Li a publié par exemple une vidéo qu'il dit prise dans le district de Haizhu, à Canton dans le sud de la Chine, dans laquelle des manifestants jettent des bouteilles en verre sur la police.
广州海珠区后滘 补充视频
— 李老师不是你老师 (@whyyoutouzhele) November 29, 2022
民众向警方投掷玻璃瓶 pic.twitter.com/lRvmHBwUq5
La situation en Chine, mais pas que
Son compte Twitter est une bombe au point qu'il a reçu des menaces de mort. En ce moment, le sujet, c'est la vague de Covid en Chine. Il poste des vidéos des hôpitaux débordés, des alignements de cercueils dans les morgues et du personnel médical exténué. Par exemple, cette infirmière qui s'en prend aux experts officiels : "Qu'ils viennent dans les hôpitaux pour voir !", hurle la jeune femme à bout de nerfs.
网友投稿
— 李老师不是你老师 (@whyyoutouzhele) December 25, 2022
12月25日的北京朝阳医院 pic.twitter.com/syeDGv8zD3
Le professeur Li souligne à quel point les jeunes Chinois arrivent à être connectés avec le monde. Révolution en Iran, révoltes en Afghanistan : il n'a pas choisi par hasard cette vidéo montrant des étudiantes afghanes exclues des universités par les talibans, qui brandissent des feuilles blanches, le symbole de la censure, comme en Chine pendant les manifestations pro-démocratie. "Ma vie a été bouleversée, raconte le professeur Li. Mais c'est un travail qui en vaut la peine."
微博著名官方媒体 四川观天下
— 李老师不是你老师 (@whyyoutouzhele) December 23, 2022
发布了阿富汗民众举白纸抗议的视频 pic.twitter.com/d38gg16qzc
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.