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Charlie Hebdo : Alger et Tunis défilent à Paris, Rabat se défile

Les dirigeants nord-africains, comme souvent, n’ont pas parlé de la même voix à Paris. Si les représentants algérien et tunisien étaient bien présents dans le défilé, le ministre des Affaires étrangères marocain s’en est abstenu à cause de «la présence de caricatures blasphématoires» du prophète dans le défilé.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les dirigeants du monde à Paris pour "la marche républicaine" (Eric Beracassat (AFP))

Il était à Paris, s’est rendu à l’Elysée mais a refusé de marcher aux côtés des dirigeants du monde entier lors du défilé qui a réuni près de deux millions de personnes dimanche pour soutenir la liberté d’expression. Le Maroc avait posé une condition samedi pour sa présence à la marche : pas de caricatures « blasphématoires ». « Le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a annulé sa participation à cette marche historique, alors qu’il devait représenter le Maroc ce dimanche à Paris, par crainte de la présence de pancartes avec des caricatures du prophète dans la manifestation », explique le site «Au fait». 
 
Selon un communiqué de l’ambassade du Maroc, «la délégation marocaine a présenté dimanche à l'Élysée les sincères  condoléances du Royaume du Maroc " à la France, mais «n'a pas pris part à la  marche organisée à Paris en raison de la présence de caricatures  blasphématoires du prophète». 
 
 «Ces personnes-là n'ont pas visité l'Algérie»
La Tunisie a dépêché son Premier ministre Mehdi Jomaa et l’Algérie son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Ce dernier en a profité pour prendre ses distances avec les auteurs de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et d’appeler les médias à éviter les raccourcis.
 
Les frères Chérif et Saïd Kouachi « ne se sont jamais préoccupés d'avoir des documents algériens, même si  leur père, lui, en a eu à un certain moment. Il est important de ne pas identifier les citoyens français par leur  origine. Même quand on le fait de bonne foi, il s'agit souvent  d'un premier pas vers des amalgames. Et donc l'appartenance des parents ou grands-parents à l'Algérie n'a  absolument pas à être invoquée », relève le diplomate sur les ondes de RFI . Et d’insister : «Ces personnes-là n'ont pas  été impliquées dans des activités terroristes en liaison avec le territoire  algérien ou avec des groupes terroristes ayant opéré en Algérie dans le passé.  Et ces personnes-là n'ont pas visité l'Algérie, ne sont pas gérées par le  consulat d'Algérie et n'ont donc pas de liens avec l'Algérie».
 
Au moins 56 chefs  d 'Etat, de gouvernement et d'institutions internationales ont participé à la  «marche républicaine» dimanche à Paris. 

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