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Centrafrique : près de 400 morts recensés à Bangui

REPORTAGE | En Centrafrique, les ex rebelles de la Séléka ont quasiment disparu des rues de Bangui, remplacés par les soldats français largement déployés dans la ville. Ces derniers ont entamé dimanche leur mission de sécurisation. De son côté, la Croix-Rouge s'affairait au pénible travail de ramassage des corps des victimes tuées depuis jeudi dans les affrontements opposants chrétiens et musulmans.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Les soldats français ont étendu dimanche leur champ d'action dans tout Bangui, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka, en attendant le désarmement des groupes armés promis par Paris. Lundi, "tout le monde pose les armes ", a affirmé le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian. Ou alors "on utilise la force pour les faire poser ", a-t-il mis en garde.

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En véhicules blindés ou à pieds, pour la deuxième journée consécutive, les soldats français de l'opération "Sangaris" ont été très visibles dimanche sur les boulevards et carrefours stratégiques de Bangui, où l'activité est restée réduite malgré le retour à un calme relatif après les massacres des jours derniers.

La peur ne quitte plus les habitants

Dans la grande cathédrale de briques rouges de Bangui, ou à l'aéroport contrôlé par les forces françaises, les habitants tentent de trouver sécurité et réconfort. La peur ne les quitte plus depuis ces derniers jours. Pierre, ancien fonctionnaire de la gendarmerie centrafricaine, a trouvé refuge dans la cathédrale avec sa femme et ses trois enfants.

Entre son domicile et l'église où il se trouve aujourd'hui, il explique "avoir vu au moins dix morts ". "Si sur une distance de 500 m, il y a dix morts, combien va-t-on compter de cadavres ? ", s'interroge ce père de famille.

Bangui compte ses morts

La Croix-Rouge a recensé près de 400 morts rien qu'à Bangui ces trois derniers jours. A  l'hôpital, les dépouilles s'accumulent dans des conditions sanitaires déplorables et sous un soleil de plomb.

Parallèlement à ce maccabre décompte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commencé à distribuer des vivres à environ 20.000 personnes. 

"La situation est extrêmement préoccupante. Des milliers de personnes ont besoin de nourriture et les hôpitaux sont surchargés", a indiqué Arnaud de Baecque, chef adjoint de la délégation du CICR en République centrafricaine, cité dans un communiqué de l'organisation.

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