Centrafrique : à Bangui, des élections sur le qui-vive
Les électeurs centrafricains ont voté mercredi pour des scrutins présidentiel et législatif qui visent à rétablir la règle démocratique dans un pays divisé, où les affrontements intercommunautaires ont fait des milliers de morts. Dans l'attente des premiers résultats, pas avant quelques jours, les habitants du camp de M'Poko à Bangui où vivent toujours près de 20.000 déplacés disent leur envie de paix.
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"Un souffle nouveau"
A côté des cabanes en bois, et des toiles de tentes déchirées, le bureau de vote, installé sous des bâches en plastique, a presque l’air moderne. Voter, ici, à M’Poko, c’est un vrai symbole pour des familles qui ont quitté leur maison au mois de décembre 2013.
"Cela fait déjà deux ans que nous sommes dans une situation chaotique. C’est un premier pas vers la paix, c’est un souffle nouveau"
Le résultat, quel qu’il soit, sera-t-il accepté ? "Oui, nous sommes obligés de l’accepter, parce que nous attendons un président qui peut réunir toutes les communautés". Mais l’attente risque de durer. Les premiers résultats ne seront donnés qu’à la fin de la semaine.
Et même si le pasteur du camp de M’Poko, Didier Kagandou, arpente les allées en appelant au calme, beaucoup d’habitants sont inquiets. Didier Kagandou redoute un trucage des élections ou une intervention de la France pour favoriser l’un des anciens ministres qui se présentent.
"Si la France veut nous imposer des gens qui ont volé tué, c’est fini, fini. On va dire non, on sera pas d’accord, on va voir comment ils viendront voler la victoire des Centrafricains.
La souveraineté nous revient de droit, nous le peuple, nous le peuple, vous voyez…"
Un peuple qui reste, malgré le calme, sur le qui-vive. Plusieurs milliers d’armes sont toujours cachées dans les maisons.
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