Au départ, il y a le cinéma direct, un courant né au Québec dans les années 1950, "cinéma-vérité" dira-t-on en France un peu plus tard. L'inspiration est documentaire, au plus proche du réel. Alors, quand Hubert Lenoir a remonté les milliers de notes vocales enregistrées sur son téléphone, il s'est dit qu'il y avait quelque chose à en faire.Le jeune Québécois, propulsé star avec un premier album ambitieux et gonflé, promu à grand renfort d'interventions médiatiques tapageuses et originales, est revenu avec une énergie nouvelle."J'ai beaucoup de difficultés à travailler quand je sens que ce que je fais n'est pas pertinent", balance-t-il d'emblée à notre micro. Il voulait, toujours selon ses explications, "encapsuler des sons, reconstruire un portrait de [lui]-même avec des preuves à l'appui"."Faire de la musique pour faire de la musique, c'est pas tant mon truc que ça."Hubert Lenoir, à franceinfoImmédiateté popÀ même pas 30 ans, Hubert Lenoir s'est déjà bien installé dans le paysage pop de sa belle province natale, fer de lance d'une génération sans complexe, tout entière tournée vers la performance artistique. Ce deuxième album est exigeant, très réfléchi, mais il est aussi immédiatement marquant. Il cite naturellement "Prince, Kanye West ou Beyoncé" comme des artistes qui "font des albums radicaux mais toujours prêts à mettre des bannières pop"."L'art devrait toujours être inconfortable, pour nous faire comprendre des choses sur nous-mêmes."Hubert Lenoir, à franceinfoLa folie douce et jubilatoire d'Hubert Lenoir veut donc se nourrir des influences les plus nobles. Et le pire, c'est que c'est réussi.Hubert Lenoir, Pictura de Ipse : Musique Directe (Simone Records). Album disponible. Hubert Lenoir, la pop en direct | La chronique de Yann Bertrand écouter