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A Québec, l’eau potable est menacée par l’urbanisation
C’est un cri d’alarme que lancent les écologistes québécois. Le lac Saint-Charles, principale source d’eau potable de la ville de Québec, est menacé. Victime de l’urbanisation accélérée de la région de Québec, il risque d’ici peu de ne plus assurer la fourniture en eau d’une partie de la capitale provinciale.
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Pas moins de 300.000 habitants de la Communauté métropolitaine de Québec, soit plus de la moitié de la population, consomment l’eau du lac Saint-Charles. Or, la réserve est très mal en point. En cinq ans le couvert de plantes aquatiques a augmenté de 40%, signe d’un vieillissement prématuré des lieux. L’eau est de plus en plus chargée en cyanobactéries. Les plantes aquatiques en mourant créent également des déchets qui se transforment en sédiments. Enfin, le déneigement des routes augmente la salinité des rivières du bassin versant, atteignant par endroit des teneurs en sel proche de l’eau de mer.
Du sel en excès
Ainsi, à quelques 30 km de Québec se situe la station de sports d’hiver de Stoneham. Elle est accessible par l’autoroute 75. Une autoroute construite en plein bassin versant de la rivière Saint-Charles. Cet axe, aux yeux des écologistes, est en partie responsable de l’état du lac. En particulier à cause de l’utilisation de sel de déneigement, 1000 tonnes sont épandues chaque hiver. Il faudrait pour s’en prémunir canaliser l’écoulement des eaux issues de l’autoroute.
Selon Radio-Canada, le ministère des Transports cherche des solutions.
Pour Sylvie Larose, présidente de L’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL), «le lac Saint-Charles vieillit prématurément. A cause des activités humaines dans son bassin versant. La prolifération de ces plantes est stimulée par un apport excessif de nutriments, notamment en provenance des eaux usées domestiques.»
Urbanisation extrême
Le maire de Québec, Régis Labeaume, est sur la même longueur d’onde. Il met en cause l’aménagement du territoire qui a gravement impacté le secteur du lac. «Les travaux de construction routière, les ensembles résidentiels, la déforestation, l’exploitation d’immenses sablières, ainsi que les nombreuses activités récréatives comme le ski, le golf et le quad… ont un impact réel sur la qualité de l’eau de la rivière Saint-Charles.»
Beaucoup de compromis et de lobbying regrette le maire de Québec. Mais Régis Labeaume, selon le journal Le Devoir, veut renverser la tendance. La ville va bloquer quinze projets immobiliers le long du bassin versant. Un manque à gagner de 2 millions de dollars de taxes. La ville va également acquérir des terrains pour protéger la ressource. Mais la reconquête de l’eau est au moins à ce prix.
Dans le même temps, il faudra sensibiliser la population à réduire sa consommation. Ici elle est de 400 litres par jour et par personne quand en Allemagne elle ne dépasse pas 125 litres.
L’Allemagne qui est une référence pour sa gestion de l’eau. Ainsi à Munich l’eau potable ne subit aucun traitement.
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