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Vidéo "J'ai vraiment peur" : au Brésil, la communauté indigène craint d'être la grande perdante du mandat de Jair Bolsonaro

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France

Au pied de grandes tours de Brasilia, la communauté indigène est encore protégée par les décisions de justice encore respectées par l’ancien gouvernement, mais Jair Bolsonaro a déjà prévenu qu’il ne cèderait pas un millimètre de terres indigènes en plus.

À quelques kilomètres de la place des Trois pouvoirs, à Brasilia, où le nouveau président d’extrême droite Jair Bolsonaro prête serment, mardi 1er janvier, une communauté indigène dont la terre est menacée par un projet immobilier observe son arrivée avec crainte.

Au pied de grandes tours, leurs baraques de bois et de briques rouges sont encore protégées par la forêt ainsi que les décisions de justice encore respectées par l’ancien gouvernement. Depuis la victoire de Jair Bolsonaro à la présidentielle, Irène n’est pas certaines qu’elles continuent de l’être : "J'ai très peur, j’ai vraiment peur. Il ne m’inspire pas confiance."

L'entrée de la réserve indigène à Brasilia, le 31 décembre 2018. (GILLES GALLINARO / DPA)

Les dernières déclarations du nouveau président ne sont pas faites pour les rassurer. Jair Bolsonaro a déjà prévenu qu’il ne cèderait pas un millimètre de terres indigènes en plus. Cela n'inspire rien de bon à Edson.

Il veut nous envoyer dans les villes pour mieux exploiter nos terres.

Edson

à franceinfo

Pour cet habitant de la communauté, Jair Bolsonaro "veut tuer la forêt, en finir avec les natifs. Pourquoi ? Pour planter du soja, élever des poulets. Déplacer les gens pour élever des poules ? Je suis contre ça. Pour qu’un pays soit puissant on n’a pas besoin de s’attaquer aux arbres. Pourquoi vouloir à tout prix être puissant si c’est pour faire souffrir les gens sans qu’ils puissent respirer, cultiver et se nourrir ? Je ne suis pas d’accord avec lui".

Jair Bolsonaro projette de remettre en question les démarcations des territoires indigènes pour en extraire les ressources minières. Le nouveau président a aussi choisi de retirer du ministère de la justice la Fondation nationale de l’Indien. Cette institution n’aura désormais plus le même poids dans les nombreux conflits qui l’oppose aux lobbys de l’agrobusiness, des soutiens sur lesquels Bolsonaro compte s’appuyer au congrès.

Reportage d'Olivier Poujade

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