Elections au Brésil : Dilma Roussef compte sur le soutien des Indiens
En 2012, les Indiens Guarani-Kaiowa avaient menacé de se «tuer collectivement» sur la terre de leurs ancêtres si on les forçait à quitter Cambara, sur la rive Jogui, où il campaient. Cette fois, c'est la Conférence des évêques du Brésil (CNBB) qui est venue en aide à ces populations isolées, confrontées aux menaces d'expulsions et à la destruction de leurs forêts.
«Remettre en question la délimitation des terres indigènes a été la stratégie pour retarder, voire stopper le processus et, malheureusement, des intérêts économiques ont empêché cette délimitation», ont-ils dénoncé dans une lettre, en réaction à une décision de la Cour suprême. La plus haute instance judiciaire du Brésil avait annulé récemment deux mesures du ministère de la Justice qui, après des années de dispute, reconnaissait un territoire des Guarani-Kaiowá dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (centre-ouest) et un autre de l'ethnie Canela-Apaniekra, dans le Maranhao (nord-est).
La réponse de Dilma Roussef n’a pas tardé. Dans une lettre rendue publique, le 23 octobre 2014, la présidente du Brésil dit «compter sur le soutien des Indiens», promettant de renforcer les institutions indigènes, la santé et la qualité de l'enseignement. Déclaration inattendue de la part de Mme Rousseff dont le gouvernement n'a reconnu en quatre ans que 11 terres indigènes, qui totalisent 20.000 km2.
«Une grande partie des peuples indigènes continuent à vivre exilés sur leurs terres», ajoutent-les évêques. «Garantir les territoires aux peuples indigènes est un droit acquis dans la Constitution et conclure le processus de délimitation des terres est s'acquitter d'une dette historique», soulignent-ils.
Le Brésil compte 896.900 indiens de 305 ethnies sur une population totale de 202 millions de personnes. Les terres indigènes représentent 12% du territoire, la plupart en Amazonie, mais beaucoup sont occupées par des colons. Ces populations réclament un retour sur leurs terres d'origine qu'ils appellent «tekoha», littéralement «le lieu où il est possible de vivre à notre manière». Mais pourront-ils vraiment compter sur Dilma Roussef?
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