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Brésil : une enfant face au système de santé

Trois-quarts des Brésiliens dépendent du système de santé publique. Un système sans moyens et à multiples «vitesses». Cette inégalité face à l'accès aux soins a été reconnue comme un problème sanitaire majeur. Dans une favela de la banlieue de Rio, une petite fille attend une greffe de rein depuis des années.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation pour une réforme du système de santé publique, à Rio de Janeiro, le 3 juillet 2013. (AFP/ Vanderlai Almeida)

Thaïs a dix ans et depuis deux ans, son unique rein a cessé de fonctionner. Plusieurs fois par semaine, la fillette et sa grand-mère prennent le bus qui les emmène de leur favela à l'hôpital de Rio, espérant être enfin inscrite sur une liste d'attente pour recevoir une greffe.

Mais Thaïs doit au préalable être opérée d'autres malformations et depuis des années, aucune décison médicale n'a été prise. En cause, le système de santé défaillant. Aucun médecin référent n'a été nommé pour s'occuper de son cas. Lucas da Silva de Souza, le père de Thaïs se lamente : «C'est les médecins qui ont le pouvoir entre leurs mains. Et nous, qu'est-ce qu'on peut faire? ça va s'arranger ou pas? Quand je vais à l'hôpital, ils me disent : "On va appeler", et rien. Je demande à Dieu qu'il fasse un miracle car les médecins ne font rien.»

Comme la majorité des Brésiliens, la famille de Thaïs n' a pas les moyens de se payer une mutuelle privée. Le système de santé publique manque de médecins, de matériel et sa lenteur administrative est aussi violemment critiquée. Des milliers de Brésiliens sont descendus dans la rue pour crier leur ras-le-bol au printemps 2013.

Roque da Silva, président de l'association d'aide aux transplantés déclare : «jusqu'à quand allons nous souffrir avec la question de la santé dans notre pays? Nous ne sommes pas respectés.» Malgré les blocages, Thaïs garde le sourire et continue à rêver : «Je veux être greffée. Comme ça je pourrai courir, faire du vélo... faire ce que je veux


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