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Brésil : la cause indigène s'invite au carnaval de Rio

Les festivités du carnaval de Rio ont débuté vendredi et se poursuivront jusqu'à jeudi prochain. Un carnaval à forte tonalité politique cette année.

Article rédigé par Anne Vigna, franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'école de samba Imperatriz Leopoldinense, qui a choisi pour thème de son défilé cette année la défense les tribus indiennes menacées par l'agro-business, a invité le légendaire cacique Raoni Metuktire (ci-contre), 86 ans, à sa conférence de presse, le 24 février. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Les festivités du carnaval de Rio ont débuté vendredi 24 février au Brésil et se poursuivront jusqu'à jeudi prochain. Cette année, pour la première fois, le nouveau maire évangélique de la ville, Marcello Crivella, n’a pas remis les clefs au roi Momo. Une première aux allures d'action politique puisque les évangéliques sont contre le carnaval.

Une école de samba défile pour la défense des tribus indiennes

Dans les cortèges aussi, c’est de politique que l'on parle et notamment de la condition des Indiens. Les blocos, ces groupes de musiciens qui défilent dans les rues chantent du "Fora Temer!" (Dehors Temer!). Message à l'adresse du président brésilien honni Michel Temer honni, comme le rappelle Tania, une opposante : "Je crois que c’est important même pendant le carnaval de manifester notre insatisfaction. Et comme on en a ras-le-bol de ce gouvernement illégitime, alors disons le : 'Dehors Temer'" !

Mais cette année, la vraie polémique est au défilé des écoles de samba et dans son groupe d’honneur, à l’école de samba Imperatriz, auteur d’un samba qui met à l’honneur les peuples de l’Amazonie et leur lutte contre le barrage de Belo Monte, qualifié de "Belo monstre" qui dévore les forêts et assèche les fleuves. Ces mots ont provoqué la fureur des députés qui s’opposent aux droits des Indiens et ont menacé de sanctions l’école Imperatriz.

Le chef Raoni dans le cortège

La solidarité pour l’école a grossi jusqu’en Amazonie. Les leaders indiens sont désormais à Rio avec en tête leur leader le plus connu, Raoni, âgé de 87 ans. Ils sont venus défiler sur un char de l’Imperatriz et faire passer leur message, nous dit Sonia, une leader du Maranhao qui sera à leurs côtés. "(L’école de samba) Imperatriz a été très courageuse de parler des peuples indigènes parce que nous vivons une véritable offensive de l’agro-business", explique-t-elle.

Le carnaval va politiser ce débat et donner de la visibilité aux Indiens en les montrant comme ils sont, c'est à dire de véritables défenseurs de la nature, avec un mode de vie particulier que peu de gens comprennent

Sonia, une leader du Maranhao

à franceinfo

 

La participation de Raoni au défilé du Sambodromo dimanche à minuit est déjà annoncée comme un grand moment dans les journaux de Rio. La réponse des Indiens à l’attaque des députés parmi les plus conservateurs du pays a déjà gagné le cœur des habitants de Rio.

Un carnaval à forte tonalité politique cette année. A Rio, le reportage d'Anne Vigna

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