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Brésil: Dilma Rousseff et Lula, grands absents des JO

Dilma Rousseff, suspendue de ses fonctions de présidente du Brésil, et son prédécesseur, Lula, n'assisteront pas à la cérémonie d’ouverture des JO,le 5 août 2016, à Rio. L'absence, à cet événement planétaire, des deux dirigeants du Parti travailliste (PT), au pouvoir depuis treize ans, amplifie le climat de crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La présidente Dilma Rousseff remet la flamme olympique à la joueuse de volley-ball brésilienne Fabiana Claudino, le 3 mai 2016, au Palais du Planalto à Brasilia. (EVARISTO SA / AFP)

Dilma Rousseff a changé d’avis: elle «n’ira pas». C’est ce qu’a affirmé une source du Palais de l’Alvodara, où elle réside, attendant le jugement final de sa procédure de destitution pour maquillage présumé de comptes publics. Dans une interview RFI, elle a indiqué qu’elle refusait «d’être au second plan» lors de cette cérémonie.

Pourtant en juin, il était impensable à ses yeux de ne pas être au stade Maracana le jour J: «Je suppose qu'ils vont m'inviter à assister aux Jeux. S'ils ne m'invitent pas, je grimperai à un arbre et regarderai avec des jumelles», avait-elle lancé ironiquement à des journalistes étrangers.

Dilma Rousseff, écartée du pouvoir par le Sénat, est remplacée, depuis le 12 mai 2016, par son vice-président Michel Temer, issu du parti de centre droit PMDB. C’est lui qui ouvrira les jeux par un discours éclair, craignant de se faire huer d’après la presse brésilienne. Un sondage CNI/Ibope, réalisé entre le 24 et 24 juin 2016, révèle que 13% seulement des Brésiliens le soutiennent. Encore moins populaire (10%) que lui, Mme Rousseff le considère comme un «traitre» à l'origine d'un «coup d'Etat parlementaire». A 75 ans, il fait l'objet d'accusations de corruption et son image se trouve encore plus écornée avec le départ de deux de ses ministres du gouvernement pour entrave à l’enquête portant sur la corruption au sein du groupe brésilien Petrobras.

Lula «ne viendra pas»
Egalement rattrapé par ce scandale, Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil de 2003 à 2010, n’a pas pas dit pourquoi, tout comme sa protégée Dilma Rousseff, il ne serait pas présent le 5 août au stade Maracana. Il «ne viendra pas», a affirmé à l’AFP le porte-parole de l’Institut Lula à Sao Paulo, José Chrispinniano, dans un mail laconique.

L’ancien ouvrier métallurgiste avait œuvré pour que les JO 2016  soient attribués à Rio par le Comité international olympique (CIO), le 2 octobre 2015, à Copenhague. «Pour le Brésil, les Jeux olympiques vont redonner confiance au peuple», avait-il affirmé en résumant le sentiment du pays avant le vote. Depuis, exit le boom économique, le Brésil a connu la récession.

50% des Brésiliens opposés à la tenue des JO
Un sondage Datafolha révèle que la moitié de la population brésilienne ne souscrit pas à la tenue de ces JO. L'étude montre aussi que 63% des personnes interrogées considèrent que ces Jeux apporteraient plus d'inconvénients que d'avantages. Ce qui n'empêche pas Dilma Rousseff de souhaiter qu'ils seront «un succès», estiman que son pays est doté du «meilleur dispositif de sécurité possible». Le verdict du Sénat sur la destituion de la présidente est attendu entre le 25 et le 27 août, soit quelques jours après la clôture des Jeux.  Même si elle n’a jamais été directement impliquée directement dans l'affaire Petrobras, Dilma Rousseff, réélue en 2014 avec le soutien de Lula, est devenue impopulaire.

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