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Brésil : des enchères de concessions pétrolières dans le pays de Lula qui s'affiche champion de l'écologie

Alors que la COP28 s'est terminée sur un accord mercredi intégrant une transition vers la fin des énergies fossiles, une vente aux enchères de concessions pétrolières était organisée à Rio de Janeiro.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva lors de la COP28 à Dubaï, le samedi 2 décembre 2023. (COP28/ UN CLIMATE CHANGE / MAXPPP)

Au Brésil, à Rio de Janeiro, sous les fenêtres de l'hôtel où a eu lieu une immense vente aux enchères de blocs pétroliers, autrement dit de concessions pétrolières, mercredi 13 décembre, des manifestants sont venus faire grand bruit. Cette vente s'est déroulée le jour même de la clôture de la COP28 où les participants ont signé un accord parlant de transition vers l'abandon des combustibles fossiles. Le Brésil s'est d'ailleurs déplacé en masse à ce sommet pour le climat à Dubaï pour faire figure de bon élève. Le président Lula souhaite en effet être un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique et a montré son bilan positif en matière de déforestation, et pourtant cette vente aux enchères de blocs pétroliers a bien eu lieu.

Des manifestants sont donc venus protester contre une aberration selon eux, ce qu'ils appellent "les enchères de la fin du monde". Parmi eux, Marcelo Laterman de l'ONG Greenpeace : "Nous sommes venus manifester contre les plus grandes ventes aux enchères jamais faites au Brésil, ce sont plus de 600 de blocs de pétrole et de gaz. Ce sont aussi les pires enchères car les zones concernées sont extrêmement sensibles du point de vue socio-environnemental. Plus qu'une contradiction, c'est un vrai affront, un jour seulement après la COP".

Au-delà des émissions de gaz à effet de serre que cela implique, environ 15 zones protégées, 23 terres autochtones et cinq quilombos, des communautés de descendants d'esclaves, pourraient être impactés. C'est le cas du quilombo de Luiza.

"On ne s'attendait pas à ça"

Luiza, dont le quilombo pourrait être touché

à franceinfo

"On a tellement défendu Lula, pensant qu'il allait nous écouter, nous, les plus pauvres. Mais on est très déçus, surtout que tout ça a été fait sans même nous prévenir", explique-t-elle. Le Brésil, déjà 9ème producteur de pétrole au monde, entend bien gagner des parts de marché. Cette stratégie tranche donc fortement avec les ambitions écologiques affichées par le président brésilien.

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