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Birmanie : "Les Birmans ne sont pas prêts à renoncer à la démocratie"

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Birmanie : « Les Birmans ne sont pas prêts à renoncer à la démocratie »
Birmanie : « Les Birmans ne sont pas prêts à renoncer à la démocratie » Birmanie : « Les Birmans ne sont pas prêts à renoncer à la démocratie » (franceinfo)
Article rédigé par franceinfo
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La situation reste tendue en Birmanie, alors que la junte réprime dans le sang la contestation du coup d’État du 1er février. Bénédicte Brac de La Perrière, ethnologue, spécialiste de la Birmanie, fait le point sur la situation.

Les condamnations et menaces de sanctions de la part de l’Union européenne, de l’ONU… rien ne semble atteindre la junte au pouvoir en Birmanie. "Ils sont très sourds aux reproches extérieurs et ils sont sourds aussi aux exigences de démocratie de leur population, qui n’est pas prête à y renoncer", indique Bénédicte Brac de La Perrière, ethnologue, spécialiste de la Birmanie.

Quelle est la situation de l’opposition sur place ? "Le mouvement de résistance des Birmans commence à se structurer avec un gouvernement parallèle qui a agi en concertation avec les groupes ethniques et leurs armées, qui s’est coordonné avec le mouvement de désobéissance civile, a annoncé une charte pour une démocratie fédérale, le renoncement à la constitution de 2008", précise l’ethnologue. "Il peut y avoir des pressions sur les militaires pour qu’ils réfléchissent et acceptent de changer la constitution, ce qui pourrait amener les gens autour d’une table", ajoute-t-elle.

"La junte fait face à une impossibilité de gouverner les institutions"

La situation est-elle bloquée ? "La junte fait face, à l’intérieur, à une impossibilité de gouverner les institutions, qui refusent ce coup d’État et de passer ainsi sous la coupe des militaires de nouveau. Mais la junte ne recule pas non plus", précise Bénédicte Brac de La Perrière.

Un sommet de crise de l’Asean, à l’initiative de l’Indonésie, doit avoir lieu sur la situation en Birmanie. Que faut-il en attendre ? "Dans l’Asean il y a quatre pays qui ont parlé plus fermement que les autres contre le coup d’État militaire : la Malaisie, Singapour, l’Indonésie et les Philippines. […] La junte est invitée à ce sommet. N’est-ce pas une manière de légitimer ce gouvernement ?", se demande la spécialiste de la Birmanie.

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