Bataille judiciaire autour de la liste de Schindler
Il aurait pu être un Juste parmi les Justes. Mais le film de Steven Spielberg, La liste de Schindler , l’a rendu célèbre et les traces de son acte de bravoure sont au cœur d’une bataille judiciaire. A qui appartiennent les copies de la fameuse liste de noms de juifs sauvés pendant la seconde guerre mondiale ? Au mémorial de la Shoah de Jérusalem Yad Vashem, chargé de conserver tous les documents relatifs à l’Holocauste ? Ou à légataire d’Emilie Schindler qui a promis à la veuve de l’industriel allemand de les récupérer ? Le tribunal de Jérusalem ouvre une séance préliminaire ce mercredi.
Une valise chez la maîtresse de Schindler
Les fameuses copies ont été retrouvées dans une valise à la fin des années 90 chez la maitresse d’Oskar Schindler, Anne-Marie Staehr. La valise se trouvait dans le grenier de sa maison de Basse-Saxe. Les enfants d’Anne-Marie Staehr ont donné la valise à la presse allemande. C’est un journaliste qui a décidé de l’envoyer à Yad Vashem.
Anne-Marie Staehr est décédée depuis 1984, et Oskar depuis 1974. Ils vivaient une liaison depuis le retour de l’industriel en Allemagne en 1957. Après la guerre il était parti avec sa femme en Argentine mais était revenu seul. Restée en Argentine, sa femme, Emilie, entend parler de cette affaire et demande à une de ses amies, Erika Rosenberg, d’aller récupérer la valise. Elle lui aurait même fait promettre à sa mort en 2001, selon France 24 qui cite le quotidien israélien Haaretz .
Peur du "Shoah business"
Selon Erika Rosenberg, légataire d’Emilie Schindler qui n’a pas eu d’enfant, la valise lui revient. En effet, elle raconte que la maîtresse d’Oskar Schindler a dérobé la valise à la mort du Juste. En 2013, elle a lancé une procédure contre Yad Vashem pour "usurpation de propriété".
Le mémorial estime en revanche qu’Oskar Schindler a donné la valise à Anne-Marie Stehr de son vivant. Yad Vashem craint également une commercialisation des documents. En 2013, un autre exemplaire de la liste a été vendu sur Ebay à trois millions de dollars. Erika Rosenberg assure qu’elle n’est pas intéressée et qu’elle veut "préserver, protéger et rétablir les faits historiques ".
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