Au fur et à mesure des avancées de l'enquête et d'après les premiers mots de son frère hospitalisé, Tamerlan Tsarnaev s'impose comme le cerveau du double attentat qui a fait trois morts et près de 200 blessés près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston. Le frère aîné des Tsarnaev n'était pas un inconnu pour les agencesfédérales américaines. A deux reprises en 2011, les Russes avaient demandé desrenseignements sur le jeune homme soupçonné d'être un islamiste radical.Présent sur deux listes de suspectsLe FBI se penche alors sur son cas et mène l'enquête de mars à juin 2011.Mais les investigations ne donnent rien. L'agence américaine affirme avoirdemandé des précisions aux services russes mais ne pas avoir reçu de réponse. Lenom du suspect est tout de même inscrit sur une liste de menaces éventuelles : leTreasury Enforcement Communications System. En septembre 2011, la CIA est à son tour alertée par le FSB, le service derenseignement russe. Mais vu le manque de résultats de l'enquête du FBI, la CIAse contente de demander plus de précisions à Moscou... qui ne répond pas. Malgrétout, l'agence de renseignement affirme avoir alerté le Centre national antiterroriste. Tamerlan Tsarnaev est alors fiché dans la Terrorist IdentitiesDatamard Environment. Une liste qui regroupe quelque 500.000 noms de suspectspotentiels. Des problèmes de communication ?Enjanvier 2012, l'islamiste présumé s'envole pour un séjour de six mois enRussie. Un voyage qui déclenche une alerte du fait de sa présence sur les deuxlistes de surveillance. Mais qui a reçu cette alerte et quel traitement en aété fait ? Impossible de le savoir pour le moment. En tout cas, après le retour de Tamerlan Tsarnaev aux Etats-Unis cinq mois plus tard, "toutes les enquêtes à son sujet sont closes ", d'après Janet Napolitano, la secrétaire américaine à la sécurité intérieure.Aujourd'hui, plusieursparlementaires américains s'interrogent sur l'efficacité des échanges entre lesdifférences agences de renseignement, question récurrente depuis les attentats du 11-Septembre. Elle est au cœur desdiscussions parlementaires en cours sur la double explosion de Boston.Ce jeudides responsables du FBI et de la CIA doivent être entendus au Congrès. D'aprèsun membre des services de renseignements cité par Reuters, "tout ramène àcette évaluation : il n'y avait pas d'information inquiétante ".