Assassinat de Boris Nemtsov : toutes les pistes étudiées
Pourquoi Boris Nemtsov a-t-il été assassiné vendredi soir, de quatre balles dans le dos, à quelques dizaines de mètres du Kremlin et de l'homme qu'il combattait le plus, Vladimir Poutine ? Cette question est sur toutes les lèvres depuis trois jours, et la marche en hommage à l'opposant charismatique ce dimanche à Moscou n'a fait que rajouter aux interrogations. Ses compagnons de route de l'opposition en sont tous certains : le mobile ne peut être que politique. Parmi les pistes les plus évoquées, celles qui mènent à sa lutte contre la guerre en Ukraine. Selon ses amis, il était en train de compiler des preuves de l'implication de l'armée russe dans l'Est ukrainien. Le dernier combat d'un homme qui en aura mené de nombreux contre le pouvoir russe.
Cependant, les autorités russes, elles, veulent officiellement garder toutes les portes ouvertes. Le Comité d'enquête à Moscou a indiqué dimanche que le meurtre de Nemtsov avait en tout cas été "minutieusement planifié ". Peut-être est-ce la suite des menaces que l'opposant avait reçu suite aux attentats de Paris, et à son soutien affiché à Charlie Hebdo ... Toujours est-il que dès vendredi, Vladimir Poutine a promis de punir les coupables : "Tout sera fait pour que les organisateurs et les exécutants de ce crime lâche et cynique reçoivent le châtiment qu'ils méritent ".
Les États-Unis mettent la pression
La police moscovite, qui mène l'enquête, a annoncé offrir une prime de trois millions de roubles (soit 45.000 euros) pour toute information permettant de faire avancer l'enquête, qui pourrait durer plusieurs mois, étant donné la tension qui entoure l'affaire. Beaucoup d'opposants, anciens compagnons de Nemtsov, ne font aucune confiance à la justice de Vladimir Poutine. À l'international, la pression s'est intensifiée tout le week-end, les principaux dirigeants réclamant une enquête solide et impartiale. À Paris dimanche, l'association Russie Libertés a mobilisé quelques dizaines de personnes devant la fontaine des Innocents, pour réclamer une enquête internationale, comme l'explique son président Alexis Prokopiev.
Enfin, les pressions se sont accentuées également aux États-Unis. Dans le sillage du président Barack Obama, le secrétaire d'État John Kerry s'est exprimé sur la chaîne ABC : "Nous espérons que les autorités vont mener l'enquête crédible et transparente qui permettra de savoir qui est derrière ".
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