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Australie : "Votre compagnon est-il gay ?" demande un présentateur à la Première ministre

Howard Sattler, animateur de radio, a été licencié après cette question insistante à Julia Gillard.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La Première ministre australienne, Julia Gillard, lors d'une réunion à Vientiane (Laos), le 6 novembre 2012. (HOANG DINH NAM / AFP)

Il a osé, il a été viré. Un animateur radio australien a été licencié après avoir demandé avec insistance à la Première ministre si son compagnon, un ancien coiffeur, était "gay". Julia Gillard, une travailliste laïque qui vit en union libre, sans enfant, reçoit régulièrement les flèches les plus acérées de l'opposition conservatrice. Howard Sattler, animateur sur Fairfax Radio, a franchi un nouveau palier jeudi soir, en insinuant que le compagnon de Julia Gillard, Tim Mathieson, était homosexuel et le cachait.

"Tim est gay. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est une rumeur", a-t-il lancé. "C'est absurde", a répondu la Première ministre. "D'accord, mais vous entendez bien ce qu'on dit, il doit être gay, c'est un coiffeur", a insisté le présentateur. "Donc vous confirmez qu'il ne l'est pas ?" a encore demandé Howard Sattler. "Howard, ne soyez pas ridicule, bien sûr qu'il ne l'est pas", a répondu Julia Gillard, sans pour autant satisfaire son interlocuteur, qui est revenu à la charge à plusieurs reprises.

Une "caille" dotée d'une "petite poitrine"

Vendredi, la direction de la radio a annoncé la suspension de l'intéressé, considérant que "les questions posées par M. Sattler étaient irrespectueuses et étrangères au débat politique". Mais dans l'après-midi, le directeur général de la radio, Martin Boylen, a fait savoir à l'antenne qu'il était finalement licencié. "La radio a décidé de mettre fin au contrat de M. Sattler", a confirmé la radio sur son site internet. Selon certains médias, le présentateur prévoit de contester sa mise à l'écart.

Julia Gillard a refusé de commenter l'incident, tout en se disant préoccupée par l'étalage de la vie privée dans les médias. "Je veux que les jeunes filles et les femmes puissent avoir le sentiment d'avoir leur place dans la vie publique sans subir des interrogatoires de ce genre", a-t-elle dit. Cette semaine déjà, un candidat libéral aux législatives avait dû présenter des excuses publiques après avoir comparé Julia Gillard à une "caille" dotée d'"une petite poitrine" et de "cuisses énormes", dans le menu d'un dîner chic destiné à lever des fonds pour sa campagne. 

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