"Tout se disloquait dans l'avion" : un Français miraculé du vol Lion Air raconte

"L'avion bougeait mais il y a tellement d'atterrissages olé-olé dans ce pays." Jean Grandy, 49 ans, fait partie des 108 miraculés de l'avion de Lion Air qui s'est écrasé en mer samedi 13 avril près de Bali sans faire de victimes. Cet homme d'affaires français, qui vit depuis une dizaine d'années en Indonésie et prend très régulièrement les compagnies locales, revient sur cet accident lundi pour Ouest France. Lui ne blâme pas la compagnie aérienne, souvent mise en cause pour des manquements à la sécurité. 

"On était dans le bon axe et l’avion n’a pas chuté. Puis, d’un seul coup, dans les cinq dernières secondes, un nuage s’est abattu sur nous, se souvient Jean Grandy. On était sous des trombes d’eau, c’était une énorme averse. (...) Je me suis demandé comment le pilote allait faire pour atterrir", raconte le passager qui, dit-il, "n'a pas eu le temps d'avoir peur". L'avion, lui, a raté la piste. "Puis on a tapé le sol, ou ce que je croyais être le sol, se rappelle-t-il. Je n'ai réalisé qu'après, qu'il y avait un problème, car tout se disloquait à l'intérieur de l'avion. J'étais assis au siège 26, juste là où le fuselage s'est cassé en deux." 

L'homme d'affaires a aidé une dizaine de personnes à rejoindre le rivage. Lui qui s'apprête à remonter à bord d'un avion Lion Air, refuse d'accuser la compagnie : "Il n'y a aucune raison objective de penser qu'un autre avion aurait fait mieux. C'était un phénomène exceptionnel : des trombes d'eau qui se sont abattues juste devant l'avion. Je dis merci au pilote et il n'y a quand même pas beaucoup de compagnies qui vous déposent directement sur la plage", a-t-il plaisanté, espérant que le siège 26 lui porterait bonheur à l'avenir.