Cet article date de plus de six ans.

Birmanie : un musée américain retire un prix à Aung San Suu Kyi en raison de son silence sur le sort des Rohingyas

La dirigeante du pays avait été récompensée par le musée de l'Holocauste de Washington pour son combat contre la dictature.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La dirigeant de la Malaisie Aung San Suu Kyi lors d'un discours à Naypyidaw (Birmanie), le 13 février 2018. (THET AUNG / AFP)

La minorité musulmane rohingya de Malaisie est victime d'une campagne d'"épuration ethnique", selon les Nations unies. Et l'image de la dirigeante du pays, Aung San Suu Kyi, silencieuse face aux agissements de l'armée, en prend un coup. Le musée de l'Holocauste de Washington (Etats-Unis) lui a retiré, mercredi 7 mars, le prix qu'elle lui avait décerné en 2012 pour son combat contre la dictature et en faveur des libertés.

"Nous avions espéré que vous – en tant que personne saluée pour votre engagement en faveur de la dignité humaine et les droits de l'homme universels – fassiez quelque chose pour condamner et stopper la brutale campagne militaire, et exprimiez votre solidarité avec la population rohingya", a expliqué le musée dans un communiqué.

Mais "la Ligue nationale pour la démocratie, sous votre direction, a au contraire refusé de coopérer avec le enquêteurs des Nations unies [et] propagé une rhétorique de haine à l'encontre de la communauté rohingya", a ajouté le Musée en allusion au parti politique d'Aung San Suu Kyi.

Une campagne d'épuration ethnique qui continue

Près de 700 000 musulmans rohingyas vivant dans l'ouest de la Birmanie se sont réfugiés au Bangladesh voisin depuis la fin août 2017. Ils fuient une opération de l'armée qui se poursuit malgré le discours de la Birmanie, qui se dit ouverte au retour des exilés.

Cantonnée à la dissidence pendant près de trente ans, dont quinze en résidence surveillée, Aung San Suu Kyi avait reçu le premier prix "Elie Wiesel" décerné en 2012 par le musée de l'Holocauste. L'institution voulait alors saluer son "action courageuse et son grand sacrifice personnel" contre la junte birmane et sa lutte pour "la liberté et la dignité du peuple birman".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.