Révoltes arabes: la Chine dans la crainte de la contagion
“Nous sommes tout à fait conscients du fait que notre développement n'est pas encore bien équilibré, coordonné et durable...Nous n'avons pas fondamentalement résolu un certain nombre de questions fortement ressenties par le peuple” reconnait dans son discours le premier ministre chinois Wen Jiabao. Il mentionne aussi le “grand écart de revenus” entre riches et pauvres, les prix trop
élevés des logements dans les grandes agglomérations ainsi que “les
expropriations illégales de terres et les démolitions de maisons”, et la
corruption.
Dans le même temps, et par l'intermédiaire d'un éditorial publié par le Beijing
Daily, le quotidien officiel de l'administration communiste, Pékin met en garde les contestataires: “Chacun sait que la stabilité est une bénédiction et le chaos une calamité... ”
Evoquant les soulèvements populaires qui ont eu raison de
Zine ben Ali en Tunisie et de Hosni Moubarak en Egypte et
menacent aujourd'hui Mouammar Kadhafi en Libye, cet éditorial,
largement repris par de nombreux sites internet officiels,
affirme que “ce trouble a conduit à un désastre massif pour les
peuples de ces pays. Il est utile de noter qu'ici ou depuis l'étranger, certains individus nourrissant des arrière-pensées essaient de déclencher ce chaos en Chine, se servant d'internet pour fomenter des
rassemblements illégaux”.
Pour éviter tout trouble lors de la réunion du Parlement,
quelque 739.000 policiers et agents de sécurité ont été
mobilisés à Pékin.
Ces dernières semaines, des dizaines de dissidents chinois
ont été arrêtés alors que des
messages appelant à des rassemblements pour la démocratie
inspirés de la "révolution du jasmin" en Tunisie étaient publiés sur internet.
La police chinoise a parallèlement menacé de priver de visas
des dizaines de journalistes étrangers s'ils continuent de
couvrir "illégalement" les appels lancés par des sites basés à
l'étranger.
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