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Papouasie-Nouvelle-Guinée: insécurité et anarchie dans les prisons du pays

Le 12 mai 2017, à Lae, deuxième ville de Papouasie-Nouvelle-Guinée, une évasion collective a tourné au drame dans la prison de Buimo. 17 fugitifs ont été abattus tandis que 57 d’entre eux sont toujours en cavale. Un évènement qui rappelle une nouvelle fois l’anarchie qui règne dans certaines prisons du pays et plus largement l’insécurité croissante au sein de la population.
Article rédigé par franceinfo
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Prison Buimo de Lae (Capture d'écran de EMTV), en mai 2017. (Capture d'écran EMTV)

L’ONG Amnesty International a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les méthodes des forces de sécurité de Papouasie-Nouvelle-Guinée après les évènements du 12 mai 2017. «Il est effrayant que la première réponse des forces de sécurité ait été de recourir à la force mortelle contre des personnes non armées», a martelé Champa Patel, la directrice d’Amnesty pour l’Asie.

Les forces de l’ordre ont refusé de préciser à la presse les circonstances de l’évasion massive ainsi que de la mort des 17 détenus. «Ce sont des personnes indésirables qui constituent une menace pour la population», a simplement déclaré le commandant de police Anthony Wagambie Jr en référence aux 57 détenus toujours en cavale.


Des conditions sanitaires déplorables
Ce n’est pas la première évasion sanglante que connaît cette prison du nord-est du pays. Outre plusieurs tentatives ces dernières années, souvent soldées par de nombreux blessés, une trentaine de détenus s’étaient évadés le 25 février 2016. Onze d’entre eux avaient été tués par les forces de l’ordre. Les raisons de cette situation? Toujours selon Champa Patel, «les conditions sanitaires déplorables, la surpopulation et les longues périodes de détention provisoire».

Ces évènements trahissent en effet l’anarchie qui règne dans cette prison comme dans les autres centres de détention du pays.

En 2015, certains détenus avaient porté plainte pour maltraitance de la part des gardiens pénitentiaires, avec de nombreuses photos à l’appui. La surpopulation est également un problème de taille. Des prisonniers ont déclaré prendre des tours pour dormir, allant même jusqu’à devoir se reposer dans les sanitaires, tellement la capacité maximum de la prison est dépassée. Alors qu'il est prévu pour 500 personnes, le centre en accueille actuellement 900.

CARTE PAPOUASIE NOUVELLE-GUINEE (AFP)

Une situation alarmante
Plus largement, la situation en Papouasie-Nouvelle-Guinée est catastrophique depuis plusieurs années. Le pays est pris dans une spirale de violence de plus en plus intense. La situation des femmes est épouvantable et l’Unicef a décrit les enfants de Papouasie-Nouvelle-Guinée comme les plus vulnérables au monde. La violence dans les familles, les mariages forcés, l’exploitation et l’incarcération dans des prisons d’adultes sont habituels pour les enfants.

Ces dernières années, la situation sanitaire a atteint un seuil critique avec des épidémies de choléra et de malaria ainsi qu’un taux de VIH très préoccupant. Alors que 80% de la population vit dans des zones rurales reculées, les rares infrastructures du pays sont en très mauvais état.

Un bilan alarmant pour ce pays pauvre, où plus de 60% de la population serait analphabète, selon des chiffres de 2011...

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