Cet article date de plus de dix ans.
Népal: la grève des sherpas met un coup d'arrêt aux expéditions sur l'Everest
Entre début avril et fin mai, des centaines d’alpinistes se lancent dans l'ascension de l’Everest, qui culmine à 8.848 mètres. Mais depuis l’avalanche du 18 avril 2014, qui a coûté la vie à 16 sherpas, les guides népalais refusent d'accompagner leurs clients, jugeant insuffisant le dédommagement versé aux familles des disparus.
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L’accident le plus meurtrier de l’histoire de l’Everest a déclenché un conflit entre les sherpas et le gouvernement népalais. Ce dernier a proposé 400 dollars (280 euros) à chacune des famille des victimes, une somme dérisoire pour les sherpas qui demandent la revalorisation de leur couverture médicale et de leurs assurances.
Condamnés à rentrer chez eux, les alpinistes chevronnés, qui ont déboursé plusieurs milliers de dollars pour gravir le Toit du monde, se retrouvent «gros Jean comme devant». Comme l'Américain Robert Kay qui avait prévu d'effectuer cette année sa troisième tentative, après deux échecs en 2010 et 2013, pour cause de mauvaises conditions météo. «Je pense à cette montagne environ 10 fois par jour, tous les jours», explique l’alpiniste à Katmandou où convergent de nombreux alpinistes désappointés.
Décrivant les dix jours qui ont suivi l'avalanche comme des «montagnes russes émotionnelles», M.Khay raconte amer: «A tel moment on vous dit qu‘il n'y aura pas d'ascension. Une minute plus tard, "le gouvernement va trouver un accord avec les sherpas et les ascensions vont reprendre". Le jour suivant, "tout est annulé"... C'est épuisant.»
Autre grimpeur malheureux et dépité: Alex Staniforth, un adolescent d’origine britannique qui s’est livré à un entraînement draconien et a mis 15 mois à trouver les fonds: «Je n'aurais jamais imaginé ça. Je ne sais pas si je serai capable de retrouver l'élan, d'effacer les mauvais souvenirs, pour me motiver et préparer une nouvelle tentative», écrit-il sur son blog.
La rancœur des sherpas
Les comportements des alpinistes et des agences ont contribué à la rancœur des guides locaux pourtant indispensables au succès des expéditions. «Lors d'une cérémonie à la mémoire des sherpas morts, j'ai trouvé que certains grimpeurs occidentaux se montraient totalement insensibles, qu'ils tentaient juste de rassembler des gens pour monter», a témoigné l'Australien Gavin Turner.
Depuis 2010, entre 500 et 600 grimpeurs tentent l'aventure durant deux mois, d'avril à fin mai. L'industrie de l'escalade rapporte chaque année plus de trois millions de dollars au Népal, et le tourisme quant à lui un total de 356 millions, soit près de 2% du PIB national.
Les autorités de Katmandou ont accordé une validité exceptionnelle de cinq ans aux permis délivrés aux alpinistes, pour une moyenne de 11.000 dollars. Mais beaucoup pourraient choisir de passer de l'autre côté, en Chine. «Je veux grimper l'année prochaine mais j'étudie l'option chinoise. J'ai perdu confiance dans le gouvernement népalais», assure Gavin Turner.
Le climat de tension entre sherpas et grimpeurs ravive le souvenir d'incidents sur les pentes enneigées de l’Everest, en mai 2013. Des heurts violents avaient éclaté, à 7.470 mètres d'altitude, entre des alpinistes suisses et italiens d'un côté, et des guides népalais qui les accompagnaient, de l'autre.
Le 25 avril, de nouveaux blocs de glace se sont décrochés au-dessus de la voie normale du versant népalais de l'Everest, précisémment à l'endroit où l'avalanche du 18 avril, avait tué 16 sherpas.
Condamnés à rentrer chez eux, les alpinistes chevronnés, qui ont déboursé plusieurs milliers de dollars pour gravir le Toit du monde, se retrouvent «gros Jean comme devant». Comme l'Américain Robert Kay qui avait prévu d'effectuer cette année sa troisième tentative, après deux échecs en 2010 et 2013, pour cause de mauvaises conditions météo. «Je pense à cette montagne environ 10 fois par jour, tous les jours», explique l’alpiniste à Katmandou où convergent de nombreux alpinistes désappointés.
Décrivant les dix jours qui ont suivi l'avalanche comme des «montagnes russes émotionnelles», M.Khay raconte amer: «A tel moment on vous dit qu‘il n'y aura pas d'ascension. Une minute plus tard, "le gouvernement va trouver un accord avec les sherpas et les ascensions vont reprendre". Le jour suivant, "tout est annulé"... C'est épuisant.»
Autre grimpeur malheureux et dépité: Alex Staniforth, un adolescent d’origine britannique qui s’est livré à un entraînement draconien et a mis 15 mois à trouver les fonds: «Je n'aurais jamais imaginé ça. Je ne sais pas si je serai capable de retrouver l'élan, d'effacer les mauvais souvenirs, pour me motiver et préparer une nouvelle tentative», écrit-il sur son blog.
La rancœur des sherpas
Les comportements des alpinistes et des agences ont contribué à la rancœur des guides locaux pourtant indispensables au succès des expéditions. «Lors d'une cérémonie à la mémoire des sherpas morts, j'ai trouvé que certains grimpeurs occidentaux se montraient totalement insensibles, qu'ils tentaient juste de rassembler des gens pour monter», a témoigné l'Australien Gavin Turner.
Depuis 2010, entre 500 et 600 grimpeurs tentent l'aventure durant deux mois, d'avril à fin mai. L'industrie de l'escalade rapporte chaque année plus de trois millions de dollars au Népal, et le tourisme quant à lui un total de 356 millions, soit près de 2% du PIB national.
Les autorités de Katmandou ont accordé une validité exceptionnelle de cinq ans aux permis délivrés aux alpinistes, pour une moyenne de 11.000 dollars. Mais beaucoup pourraient choisir de passer de l'autre côté, en Chine. «Je veux grimper l'année prochaine mais j'étudie l'option chinoise. J'ai perdu confiance dans le gouvernement népalais», assure Gavin Turner.
Le climat de tension entre sherpas et grimpeurs ravive le souvenir d'incidents sur les pentes enneigées de l’Everest, en mai 2013. Des heurts violents avaient éclaté, à 7.470 mètres d'altitude, entre des alpinistes suisses et italiens d'un côté, et des guides népalais qui les accompagnaient, de l'autre.
Le 25 avril, de nouveaux blocs de glace se sont décrochés au-dessus de la voie normale du versant népalais de l'Everest, précisémment à l'endroit où l'avalanche du 18 avril, avait tué 16 sherpas.
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