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Pris dans un naufrage en Indonésie, un Français raconte son incroyable calvaire

Un bateau qui transportait 25 personnes a fait naufrage en Indonésie. Quinze passagers, dont dix étrangers, sont portés disparus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Il est revenu de l'enfer. Alors qu'un bateau de tourisme qui transportait 25 personnes a fait naufrage en Indonésie, samedi 16 août, l'un des 23 rescapés – un Français – a pu raconter dimanche le "calvaire" qu'il a vécu.

Jeudi, le bateau part de l'île de Lombok à destination de celle de Komodo. A son bord, 25 personnes, dont une majorité de touristes étrangers. "Nous avons passé la première nuit sur le bateau sans problème", témoigne auprès de l'AFP Bertrand Homassel. Mais, dans la nuit de vendredi à samedi, le bateau est pris dans une tempête. "Cela a cassé la coque du bateau." Les passagers enfilent alors des gilets de sauvetage. "Il n'y avait pas de radio, pas de GPS, pas d'ordinateur de navigation. On a attendu le plus longtemps possible dans le bateau qui se remplissait d'eau."

"On est partis à la nage, on est arrivés six heures plus tard"

"On a pris l'essentiel, passeport, carte de crédit. On a attendu le dernier moment. Il y avait seulement un canot de sauvetage pour vingt-cinq personnes, constate Bertrand, originaire de Paris. Six personnes sont allées dessus, et les dix-neuf autres se tenaient autour du bateau. On a attendu qu'il coule. Six personnes sont restées dans le canot de sauvetage, les autres sont remontées sur le toit du bateau qui n'a pas complètement coulé."

Les heures passent. Le bateau, ou plutôt ce qu'il en reste, se trouve à environ 5 kilomètres de la côte. Mais de grosses vagues l'éloignent de la côte la plus proche. "Les gens commençaient à paniquer. Des gens se sont blessés." Tout le monde prend alors la décision de tenter de rejoindre à la nage l'île la plus proche, où, au loin, un volcan est en éruption. Bertrand est le dernier à se mettre à l'eau. "On est partis à la nage à midi, et on est arrivés sur l'île au coucher du soleil, environ six heures plus tard. Je n'ai rien lâché, j'ai nagé, nagé."

"On a bu notre urine et mangé des feuilles"

Les rescapés, au nombre de cinq, espèrent alors rencontrer des habitants ou des touristes susceptibles de leur venir en aide. En vain. L'île est déserte, et ils vont devoir passer la nuit sur la plage. "On a bu notre notre urine et mangé des feuilles", raconte Bertrand.

A leur réveil, dimanche matin, les rescapés arpentent l'île pour tenter de trouver du secours. "On a trouvé un sentier, mais il était impraticable, donc on est revenus en arrière." C'est alors qu'un bateau apparaît au loin. "On a fait signe avec les gilets de sauvetage. C'était un bateau de plongée, un grand yacht qui passait là par hasard. Il nous a pris et nous a ramenés à Bima." Sur place, Bertrand et les autres rescapés apprennent que cinq autres passagers ont réussi à rejoindre la terre ferme, après avoir été secourus par un bateau de pêche. 

Treize autres personnes - huit étrangers, venant des Pays-Bas, d'Italie et d'Allemagne, et cinq Indonésiens - ont été secourues lundi, tandis que deux étrangers sont toujours portés disparus.

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