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Le Pakistan, bon élève du FMI, peine à réduire la pauvreté de ses habitants
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment décerné un bon point au Pakistan, estimant que le pays était maintenant sorti de la crise à la suite d'un plan d'austérité de trois ans. Sa solvabilité se renforce et l'investissement étranger semble en bonne voie. Principale ombre au tableau, l'extrême pauvreté de millions de Pakistanais qui ont à peine de quoi se nourrir.
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Lorsqu'il a été élu pour un troisième mandat en 2013, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif s'est engagé à relancer une économie en berne. Son principal objectif était de venir à bout de la crise en forme de pénurie énergétique, handicap quotidien pour l'industrie et les affaires.
Depuis, M.Sharif a approuvé la construction de centrales au charbon, au gaz ou hydroélectriques, dont la plupart doivent entrer en production en 2017.
Parallèlement, ses conseillers ont négocié avec le FMI un crédit de 6,4 milliards de dollars dont la dernière tranche a été versée en septembre 2016.
Ce prêt et les fonds envoyés au pays par les travailleurs pakistanais émigrés ont permis de renflouer les réserves en devises, aujourd'hui évaluées à environ 22 milliards de dollars contre à peine 3 milliards en 2008.
Islamabad prévoit une croissance de 5,7%
Pour l'année fiscale 2015-2016, la croissance a atteint 4,7%. L'inflation est à son plus bas depuis plus d'une décennie à 3,8% et les taux d'intérêt ont baissé à 5,75%.
Islamabad est optimiste en dépit d'une dette intérieure de 182 milliards de dollars. La capitale économique du Pakistan s'est fixé un objectif de croissance ambitieux à 5,7% pour 2016-2017. La Banque mondiale prévoit, elle, 5,4% de croissance d'ici à 2018.
Islamabad prévoit une croissance de 5,7%
Pour l'année fiscale 2015-2016, la croissance a atteint 4,7%. L'inflation est à son plus bas depuis plus d'une décennie à 3,8% et les taux d'intérêt ont baissé à 5,75%.
Islamabad est optimiste en dépit d'une dette intérieure de 182 milliards de dollars. La capitale économique du Pakistan s'est fixé un objectif de croissance ambitieux à 5,7% pour 2016-2017. La Banque mondiale prévoit, elle, 5,4% de croissance d'ici à 2018.
Mais pour espérer un réel impact sur la pauvreté, il faudrait un taux de croissance durablement situé autour de 6% pendant cinq années successives, selon Mohammad Sabir, économiste au Centre de politique sociale et du développement (SPDC) à Karachi.
Les locaux des œuvres caritatives ne désemplissent pas
D'après un récent rapport de la Banque centrale, la moitié des enfants sont privés d'éducation et un tiers des Pakistanais n'a pas accès à des soins médicaux de base.
Les locaux des œuvres caritatives ne désemplissent pas
D'après un récent rapport de la Banque centrale, la moitié des enfants sont privés d'éducation et un tiers des Pakistanais n'a pas accès à des soins médicaux de base.
«Le nombre de gens fréquentant nos centres augmente, et ce ne sont pas des mendiants mais de pauvres gens qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois», relève Aamir Saylani, l'un des cadres de l'association caritative, cité par l'AFP.
Le Pakistan attend beaucoup d'un projet chinois de liaison routière et énergétique
La source de tous les espoirs est le couloir économique sino-pakistanais, un ambitieux projet de 46 milliards de dollars conduit par Pékin pour relier l'ouest de la Chine à la mer d'Arabie en traversant le Pakistan du Nord au Sud.
Il comprend la construction de routes, installations énergétiques et autres infrastructures dont Islamabad espère qu'elle relance l'économie et «change la donne».
Mais attention, préviennent les experts, le projet est opaque. Pour l'instant, il est difficile d'en évaluer l'impact pour le Pakistan par manque d'une plus grande transparence, notamment sur le mode de financement.
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