Le difficile chemin du Timor-Leste vers une économie pérenne
Occupant la partie orientale d'une île de l'est de l'archipel indonésien, le Timor oriental subit jusqu’en 1975 quatre siècles de colonisation portugaise avant d’être occupé jusqu’en 1999 par l’Indonésie.
A la suite d’un référendum d’autodétermination qui a lieu en août 1999 sous l’égide de l’Onu (78,5% de votants se prononcent pour l’indépendance, 21,5% pour l’autonomie), des massacres sont orchestrés par des milices pro-indonésiennes soutenues en partie par l’armée indonésienne. 183.000 personnes, soit un quart de sa population de l’époque, y laissent la vie.
Les Casques bleus de l’Onu, arrivés sur le territoire en septembre 1999 pour assurer le maintien de la paix dans un pays ravagé par la guerre, préparent leur retrait pour la fin 2012 dans une région aujourd’hui pacifiée.
L’agriculture reste encore la principale ressource du peuple
L’ancienne colonie portugaise, à 99% chrétienne (98% de catholiques et 1% de protestants) et 1% musulmane, veut sortir de la misère. L'indice de développement du Pnud la place en 147e position.
La population dépend à 80% de ses ressources agricoles comme le café, le coprah, le riz, le blé, le bois de santal et de la pêche.
Quelque 41% des 1,2 million de Timorais de l'Est vivent avec moins d’un dollar par jour, selon les statistiques de la Banque mondiale, et les taux de chômage et d’inflation atteignent respectivement 20% et 17%.
Par ailleurs, 54% des enfants souffrent de malnutrition, le taux de pauvreté s’établit à 49,9%, celui de l’illettrisme à 51% et l’accès aux soins est déficient. Des problèmes majeurs dans ce pays, où la majorité de la population est âgée de moins de 30 ans.
L’Unicef et le gouvernement joignent leurs efforts en faveur des enfants
Des gisements pétrolier et gazier off-shore
La manne pétrolière a permis en quelques années de marginaliser l’aide internationale dans le budget de l’Etat. Toutefois, Dili fait face à un grand défi : ne pas dépendre entièrement des revenus de l’or noir. Une gageure sachant que le Fonds pétrolier, créé en 2005, couvre 90% de ses dépenses.
Si l’exploitation de pétrole et de gaz, également en quantité, a permis une augmentation de la croissance ces six dernières années – 10% en 2011 – elle ne bénéficie pas encore à la population. Elle a juste réduit à la marge la pauvreté, faisant passer le revenu moyen par habitant et par jour de 0,88 dollar à 1,88 dollar.
Dans ce domaine, le gouvernement de Dili cherche à canaliser les appétits de la Chine, qui a multiplié ses investissements depuis 2006-2007, et ceux de l’Australie toute proche (600 km au sud), un des plus gros donateurs du pays et son principal partenaire commercial.
Un accord d'exploitation conclu avec l'Australie fait d’ailleurs l'objet d'un contentieux avec Australia Woodside Petroleum. Le groupe entend exploiter une usine flottante de gaz naturel liquéfié tandis que les autorités veulent une implantation à terre afin de favoriser la création d'emplois.
A Dili de gérer la manne, car si ses réserves en hydrocarbures paraissent énormes, la pérennité des gisements reste encore à déterminer.
Le temps de l'instabilité semble révolu
Ainsi, le premier tour de la présidentielle, fonction honorifique quoique symbolique, s’est déroulé dans le calme le 17 mars 2012, à la différence du scrutin de 2007, émaillé de violences fomentées par des militaires dès 2006.
Il a entériné la défaite du président José Ramos Horta, lauréat du prix Nobel de la Paix 1996 et porte-parole durant ses vingt années d’exil aux Etats-Unis, de la condition des Timorais de l’Est.
Scrutin test pour l’unité du pays, il montre une Nation qui a soif de démocratie et de stabilité, même si l'avenir du pays reste incertain.
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