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LA VIDEO. Pakistan: les enseignants armés pour protéger les élèves des talibans

Dans la région de Peshawar, au nord-ouest du Pakistan, le projet d'armer les enseignants pour protéger les établissements scolaires des attaques des talibans est devenu réalité. Malgré tout, comme on l'a vu lors de l'attaque de l'université Bacha Khan (21 morts), cela est loin de sanctuariser les établissements.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une enseignante s'entraîne au maniement des armes. (INP)

Conséquence de l'attaque contre l'école de Peshawar, le 16 décembre 2014, les professeurs de la région sont désormais autorisés à porter une arme et à venir avec dans leur établissement. Le pouvoir local compte sur l'auto-défense pour protéger la population des attaques terroristes. Nous avions évoqué les premières formations au maniement des armes suivies par les enseignants
 
Aujourd’hui dans la région du Khyber Paktunkhwa, dont Peshawar est la capitale, l’armement des enseignants est une chose acquise, qui ne se discute presque pas. Parents comme élèves soutiennent cette mesure. Du reste, lors de l’attaque de l’université Bacha Khan le 20 janvier 2016 (lien payant), un professeur a été tué, arme à la main, alors qu’il tentait de défendre les étudiants.

Au demeurant, cela montre aussi le peu d’efficacité de la mesure. Le professeur n’a pas pu mettre hors d’état de nuire le moindre assaillant. L’attaque des talibans a fait 21 morts. Le 25 janvier les étudiants et les professeurs de l'université attaquée ont d'ailleurs manifesté pour réclamer des armes pour se protéger.

Et le surlendemain, la faction des talibans responsable de cette attaque contre le campus de Bacha Khan a menacé de s'en prendre à d'autres établissements scolaires, les qualifiant de «pouponnières» formant des «gens défiant la souveraineté d'Allah». La menace est donc suffisamment sérieuse pour justifier le fait d’armer les enseignants. Car les autorité provinciales avouent ne pas pouvoir placer des gardes devant toutes les écoles.
 
Et dans le contexte du Pakistan, l’école est un véritable enjeu. On recense 13.000 écoles coraniques dans le pays qui formeraient près de deux millions d’enfants. Des madrassas sans grande surveillance pédagogique, accusées de former les futurs djihadistes. Pour les talibans, semer la terreur dans les écoles, est aussi un moyen d’envoyer les enfants dans les madrassas.

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