L'Inde présente ses excuses au "Dauphiné", censuré à tort
New Delhi avait classé le site du quotidien régional comme pornographique le 4 août.
L'Inde s'excuse. Quinze jours après avoir malencontreusement censuré le site du Dauphiné libéré, classé à tort comme pornographique, New Delhi a présenté "ses regrets et ses excuses" au journal régional.
"Aucune explication ne nous a été donnée sur les motivations de cette censure", explique le quotidien sur son site internet. Il rappelle les faits : "Le mardi 4 août dernier, notre site a été la cible du gouvernement indien qui a décrété que nous étions un site à caractère pornographique au même titre que 856 autres sites dans le monde placés dans la même situation. Et notre site (le seul en France à subir cette censure) a été fermé dans ce pays."
"Quelques jours plus tard, poursuit le journal, nous avons reçu un nouveau courrier de l’ambassade de l’Inde, qui, cette fois, dit ses regrets et nous présente toutes ses excuses, sans pour autant expliquer le pourquoi de cette situation, déclarant simplement qu’il s’agissait d’une erreur et que cela avait été décidé par inadvertance. Et que notre site avait été aussitôt rétabli."
857 adresses contraires à "la décence" censurées
Le document de 17 pages, émis par le ministère de la Communication indien et qui a fuité sur internet, recensait le 4 août 857 adresses jugées contraires à la "décence" et à la "moralité". Il invitait les fournisseurs d'accès à internet du pays à en filtrer l'accès.
Dans cette liste, que francetv info avait pu consulter, le site du quotidien des Alpes se trouvait en 134e position, entre deux sites de streaming réellement à caractère pornographique. Comme l'écrivait alors Le Monde, "la présence d’un site d’informations français dans la liste risque de décrédibiliser l’assaut lancé par le Premier ministre indien, Narendra Modi, contre la pornographie en ligne".
Cette initiative était, de toute manière, déjà très critiquée. Sur Twitter, l'ancien ministre des Télécommunications a évoqué une "prise d'otage des libertés individuelles", tandis que l'éditorialiste Chetan Bhagat, suivi par 5,38 millions d'internautes, juge la mesure "impossible à mettre en œuvre" et "pas très maligne".
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